L'avis de forte tempête hivernale émis par Météo-France qui vient de placer 47 départements en alerte orange s'est traduit jeudi par des vents violents et des grosses vagues sur le littoral breton avec quelques chutes d'arbres et des toitures arrachées, avant une nouvelle perturbation dans la nuit.

Les rafales qui atteindront le Finistère vers 22h00 avant de se décaler vers la Gironde et la région Centre pourront atteindre localement 140 km/h sur le littoral, 120 km/h à l'intérieur des terres, selon le dernier bulletin de Météo-France qui prévient du risque de "dégâts importants" liés au vent.

Les autorités signalent des risques de submersion sur la côte ouest à cause de la combinaison des vents violents et d'une forte houle, en période de pleine mer, avec de très forts déferlements attendus sur le littoral.

Au fond du Golfe de Gascogne, les vagues pourront atteindre jusqu'à 9 m au large, selon Météo-France. Les prévisions annoncent une surcote (surélévation du niveau de la mer) de l'ordre d'un mètre sur l'estuaire de la Loire, le pertuis charentais et l'estuaire de la Gironde.

La perturbation devrait s'accompagner de fortes précipitations, avec des risques d'inondation mais aussi de possibles perturbations de la circulation routière et des transports ferroviaires, selon Météo-France.

Par précaution, le pont de Saint-Nazaire sera fermé vendredi de 01H00 du matin à 09H00 en raison des vents violents. Le pont de Noirmoutier (Vendée) sera également fermé toute la nuit.

Alors que la Vendée figure parmi les 47 départements en alerte orange, l'approche de la tempête est source d'angoisses à la Faute-sur-Mer, village meurtri où 29 personnes avaient trouvé la mort avec la tempête Xynthia le 28 février 2010.

"Ca fait deux jours qu'on ne dort plus, on entend le vent, la mer", certains "se lèvent toutes les heures pour vérifier que l'eau n'est pas entrée chez eux", témoigne Renaud Pinoit, l'un des principaux animateurs de l'Association des victimes de la Faute-sur-mer (AVIF).

Pourtant, l'alerte est orange, et non pas rouge, comme en février 2010 et le coefficient de marée (71 et 69) bien moindre que dans la nuit du 28 février 2010, où il était de 102 à 113.

Le premier coup de vent qui a touché lundi le pays basque puis la Bretagne a fait un mort et privé d'électricité quelque 10.000 foyers. De nouvelles rafales, jeudi, ont eu un impact limité, avec une quarantaine de sorties de pompiers dans le Finistère, principalement pour des arbres tombés et des toitures arrachées, avec une centaine de foyers privés d'électricité.

Balayé toute la nuit par des vents violents, le port de Brest a connu une accalmie jeudi après-midi, avant le regain attendu au moment de la pleine mer.

A l'aube à l'Ile-Tudy, une des communes du Finistère répertoriées parmi les zones d'impact possible, le vent soufflait jeudi très fort avec une mer démontée, mais des vagues beaucoup moins spectaculaires que pendant le coup de vent de la tempête Xynthia. Quelques rares voitures passaient sur la route de mer pour regarder le spectacle, mais, dans l'ensemble, la population locale a respecté les consignes de prudence de la préfecture du Finistère.

Dans le nord de la Bretagne, à Saint-Malo, comme à Granville, en Basse-Normandie, quelques curieux sont venus à l'heure de la pleine mer contempler les grosses vagues et immortaliser l'instant avec des appareils photos, a constaté l'AFP.