Avoir un bon ami est important, surtout lors de l'enfance. Sa présence pourrait soulager le poids des événements négatifs qui traversent notre quotidien, pensent des chercheurs. L'amitié pourrait même avoir des vertus de protection pour notre santé mentale.

«Notre étude montre que l'amitié protège et aide les gens à faire face aux problèmes qui, sinon, mèneraient à la dépression», soutient William M. Bukowski, directeur du Centre de recherche en développement humain de l'Université Concordia.

Un grand ami aurait une grande influence sur la façon par laquelle nous passons à travers les épreuves, ce qui jouerait sur notre estime de soi. Les résultats de cette étude ont été publiés récemment dans la revue Developmental Psychology.

Durant quatre jours, une centaine d'enfants de 5e et 6e années - 55 garçons et 48 filles - ont noté les moindres événements de leurs journées et leurs sentiments tandis que les chercheurs recueillaient de la salive afin de retracer le taux de cortisol de l'enfant.

Le stress est mesuré par l'élévation du taux de cortisol, une hormone produite par les glandes surrénales et liée à la gestion du stress et de la dépression. Coup de fouet matinal, son taux décroît normalement tout au long de la journée. Il s'élève lorsqu'un événement stressant surgit dans notre routine.

La présence d'un bon ami réduirait notre stress en formant un rempart contre les expériences sociales plus négatives. Et pourrait même influencer l'adulte en devenir (voir Les lendemains du stress).

«L'identité de l'être humain se construit dès l'enfance. Une faible estime de soi aura des conséquences sur notre identité personnelle», soutient le chercheur.

Un bouclier contre les coups durs

Dans une précédente étude, le Pr Bukowski avait démontré que l'amitié protège de la tristesse les enfants plus timides ou renfermés. Ce qui s'avérait un bon bouclier contre le repli sur soi et la dépression.

Avoir des amis favoriserait la résilience et empêcherait donc de sombrer dans des états anxieux persistants - que vivent parfois les adolescents plus solitaires - et pourrait même compenser l'existence de mauvais liens avec les membres de la famille, pense le chercheur.