Les scènes de violence à la télévision auraient une influence sur le comportement des enfants, selon une étude réalisée par une scientifique montréalaise.

Caroline Fitzpatrick, chercheuse postdoctorale au Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, a établi un lien entre l'exposition à des contenus télévisuels violents vers l'âge de quatre ans et des comportements antisociaux et le désintérêt pour l'apprentissage scolaire en deuxième année du primaire.

Les travaux de la chercheuse ont porté sur près de 1800 enfants nés au Québec en 1997 et 1998. Son analyse tient compte de différents facteurs socioéconomiques comme le niveau de scolarité de la mère, la violence familiale, les agressions physiques subies par l'enfant ou dont il a été témoin, la structure familiale et l'impulsivité de l'enfant.

Une fois que l'on retranche l'effet de ces variables, on constate qu'il existe une corrélation entre l'exposition aux contenus médiatiques violents durant l'enfance et une augmentation des comportements sociaux problématiques, comme le repli sur soi, l'agressivité et l'inattention à l'école. «L'effet est relativement limité, le risque augmentant de 3% à 4%, mais il est significatif et persistant», a souligné la chercheuse.

Plus l'exposition est fréquente, plus le risque est élevé. Selon Caroline Fitzpatrick, l'effet pourrait d'ailleurs être plus important que ce que révèle son étude, si les parents ont eu tendance à minimiser la fréquence d'exposition de leurs enfants aux émissions violentes.