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Sous la pression de ses bailleurs de fonds, la Grèce a entrepris depuis deux ans de renforcer sa lutte contre la fraude fiscale. | AFP/FAYEZ NURELDINE
Un vaste fichier électronique recoupant toutes les transactions des contribuables avec les banques, les caisses d'assurance, les hôpitaux ou les services publics. C'est le projet sur lequel travaille le gouvernement grec dans le but de lutter contre la fraude fiscale, selon la presse.

Une première version de ce fichier doit entrer en vigueur dès cette année, selon une circulaire publiée mercredi par le ministère des finances, indique le quotidien libéral Kathimerini. Dans cette perspective, il est demandé à toutes les banques grecques, aux compagnies d'assurance, à la Bourse, aux hôpitaux et cliniques, aux sociétés de téléphonie et de cartes de crédit d'adresser d'ici au mois de septembre l'état des transactions réalisées par leurs usagers en 2011 et l'identité de ces derniers. Ces données seront conservées par le ministère des finances durant six ans, précise Kathimerini.

"BIG BROTHER"

Par la suite, d'autres organismes seront appelés à contribuer à ce fichier. Des sociétés de distribution d'eau ou d'électricité par exemple de façon à constituer un "profil électronique" de chaque contribuable, que le journal populaire Eleftheros Typos comparait jeudi à un "big brother" contrôlant les dépenses de chacun.

La fraude fiscale est endémique dans ce pays où le système de contrôle est défaillant et le taux de professions indépendantes très élevé. Selon un rapport de novembre 2011 de la task force européenne chargée d'aider Athènes à mettre en œuvre ses réformes structurelles, la Grèce souffre d'un manque à gagner de 60 milliards d'euros d'impôts impayés. Autre exemple significatif : pour 2009, seuls cinquante-deux contribuables grecs ont déclaré des revenus annuels supérieurs à 900 000 euros.

Sous la pression de ses bailleurs de fonds, la Grèce a entrepris depuis deux ans de renforcer sa lutte contre la fraude fiscale notamment en opérant des recoupements entre déclarations et train de vie, en s'attaquant à la corruption des services fiscaux et aux longs délais de traitement par la justice des contentieux en la matière.