Le parquet néerlandais cherche à interdire cette association prônant l'acceptation des relations entre adultes et enfants...

Le tribunal civil d'Assen, dans le nord des Pays-Bas, s'est penché ce mercredi à la demande du parquet sur la dissolution et l'interdiction d'une association baptisée Martijn, qui lutte pour l'acceptation de la pédophilie.

Sur son site Web, l'association se décrit comme «une plate-forme de discussion sur la pédophilie» qui «se bat pour l'acceptation sociale et sociétale des relations adulte-enfant», et estime que «dans les relations consenties entre enfants et adultes, la possibilité d'une intimité physique ne devrait pas poser problème». Fondée en 1982, elle compte aujourd'hui une soixantaine de membres et édite un magazine publié à quelques centaines d'exemplaires, en plus de ses activités sur Internet.

Glorification contraire à la protection de l'enfant

Mais après trente ans d'activité, le parquet néerlandais souhaite voir interdite cette association quasi-unique en son genre. Après avoir essayé de l'attaquer au pénal - sans succès, car aucun lien ne pouvait être prouvé entre le discours de l'association et des faits de nature criminelle- c'est à un tribunal civil que, fin 2011, le parquet a demandé de statuer sur la dissolution de Martijn. L'accusation estime que les jeunes et leurs parents doivent être protégés contre les activités de l'association, et que cette protection est plus importante que la liberté d'association ou d'expression. Le parquet reproche aussi à Martijn d'offrir un lieu d'échange et de rencontre aux pédophiles.

Contactée par 20 Minutes mercredi, L'Ange bleu, une association française de prévention et d'information concernant la pédophilie, a évidemment validé ces arguments. Latifa Bennari, la présidente de L'Ange bleu, rappelle ainsi que «toute relation, même consentie, entre un adulte et un enfant est condamnable, car elle entraîne des risques significatifs sur leur vie d'adulte. Imaginer une telle association en France, c'est de la science-fiction. Une association pareille ne pourrait pas y exister du tout.»

Ce mercredi, lors de l'audience à Assen, l'avocat de l'association a rappelé que l'accusation n'avait jamais pu prouver que des crimes avaient été commis au nom de Martijn, et que l'association n'encourageait pas la perpétration d'infractions sexuelles. Le procureur, lui, a insisté : les relations sexuelles entre adultes et enfants sont glorifiées par l'association, ce qui est contraire aux valeurs du parquet et à la politique de protection des enfants menée aux Pays-Bas et à l'étranger. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 27 juin prochain.