S'il y a tout juste un an la France souffrait de la sécheresse, cette année l'Hexagone est baignée par les orages. Le mois d'avril a même été l'un des plus humides depuis plus de 50 ans.

Le mois dernier est entrée dans l'histoire de la météorologie comme étant le 5e mois d'avril le plus pluvieux depuis 1959. Le mois de mai semble lui emboîter le pas. "Je ne peux pas encore donner de bilan du mois de mai, mais on peut dire qu'il est parti sur le même registre que le mois d'avril", souligne Olivier Proust, prévisionniste à Météo France cité par l'AFP. Un record a même déjà été établi : "Il est tombé 103 mm d'eau en 24 heures, près de 5 cm en une heure à Nancy lundi", souligne le prévisionniste.

L'orage exceptionnel qui s'est abattu dans la nuit de lundi à mardi sur Nancy s'explique par la présence d'une dépression située sur le sud de l'Allemagne avec un enroulement d'air doux en basses couches en Lorraine. "Si l'on observe la structure des vents en verticale, de la basse couche jusqu'en altitude, il y avait des conditions propices à ce que les pluies s'auto-alimentent sur place et mettent longtemps à se déplacer, et donc cela a donné lieu à des précipitations longues et intenses", ajoute M. Proust.

De plus, les mouvements de masses d'air froides et chaudes étaient de la partie. "Même s'il y a un potentiel de réchauffement en journée moindre que durant l'été, on a encore des circulations en altitude qui font arriver des masses d'air très froides et le contraste est particulièrement fort entre les basses couches et celles d'altitude ce qui peut provoquer des orages violents", indique-t-il.

Des nappes phréatiques en meilleur forme

Du côté des nappes phréatiques, si 77% d'entre elles avaient un niveau inférieur à la normale début mai, la tendance est naturellement à l'amélioration pour 35% d'entre elles et à la stabilité pour 40% d'autres. Seuls 25% des bassins aquifères présentent des niveaux encore en baisse. En effet, une partie des précipitations est captée par la végétation en pleine croissance contrairement donc à ce qui se produit à l'automne et à l'hiver.