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Le stress est une manifestation comportementale normale. Face à un danger, le corps est prêt à résister, en accroissant sa vigilance et se préparant au combat ou à la fuite. Et il n'y a pas d'âge pour commencer... © Marco_n65, Flickr, cc by nc sa 2.0
Durant la grossesse, un régime alimentaire plus riche en une vitamine, appelée choline, réduit le niveau de stress chez le bébé. Cette molécule induit des changements épigénétiques dans les cellules du fœtus qui, à terme, limitent l'expression du cortisol, l'hormone responsable de l'anxiété et de certains troubles métaboliques.

On conseille aux femmes enceintes de ne pas fumer et de ne pas boire d'alcool durant la grossesse pour la santé du bébé. Désormais, on leur recommandera de prendre soin de leur alimentation pour éviter d'accoucher d'un enfant stressé.

C'est du moins, en substance, ce que sous-entend une nouvelle étude parue dans le Faseb Journal. Dirigée par des scientifiques de la Cornell University, elle montre que les quantités de choline (une vitamine) avalées quotidiennement par la mère ont des répercussions sur la régulation du cortisol, plus communément surnommé l'hormone du stress, chez le fœtus.

Plus de choline pour moins de cortisol

La choline est un nutriment dit essentiel, c'est-à-dire que l'organisme ne le synthétise pas (ou en trop faible quantité) et qu'il doit être absolument apporté par l'alimentation pour un fonctionnement optimal. D'un point de vue physiologique, il apporte des groupements méthyles (CH3) à d'autres molécules, ce qui modifie leur activité.

Le cortisol, quant à lui, est une hormone produite par les glandes surrénales en réponse à une situation stressante. En augmentant la glycémie, il prépare l'organisme à fuir face à un danger. Mais lorsque ces taux restent trop élevés durant une longue période, il est néfaste pour la santé, aussi bien mentale que physique, favorisant l'apparition de troubles cardiovasculaires et du métabolisme.

Le stress, un paramètre complexe

Dans cette étude, des femmes enceintes ont été suivies durant 12 semaines par les scientifiques. Leur alimentation était contrôlée de manière à ce qu'une partie d'entre elles ingère quotidiennement 480 mg de choline (ce que préconisent les recommandations), quand une autre partie recevait la dose de 930 mg.

Le sang maternel, celui du cordon ombilical et des extraits de placenta ont été collectés afin de mesurer les taux de cortisol ainsi que l'expression des gènes qui régulent cette hormone (dépendante de groupements méthyles qui viennent se lier aux bases de l'ADN : c'est l'épigénétique).

D'après les résultats, les enfants des femmes qui consomment le plus de choline ont des taux de cortisol plus faibles, donc sont à priori les moins stressés. Les gènes s'expriment moins du fait des nombreuses méthylations induites dans le génome des nourrissons.

Cependant, il faut désormais relativiser l'impact qu'aura eu cette alimentation riche en vitamine sur l'anxiété, durant toute la vie de l'enfant. Car le stress est un processus complexe qui ne dépend pas uniquement du taux de cortisol à la naissance. L'éducation, les expériences vécues, le caractère sont également des paramètres déterminants. Disons simplement que ce genre de découverte permet de mettre tous les atouts de son côté...

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