Le paquet de cigarettes pourrait de nouveau passer, (plusieurs fois) à tabac... Procéder à de nouvelles hausses des prix "est une hypothèse de travail", a en effet indiqué ce mercredi matin, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, au micro de RTL.

Les arbitrages ne sont pas encore rendus

La porte-parole du gouvernement était interrogée sur la 'Une' du 'Parisien' qui faisait état d'une hausse confirmée de 40 centimes du prix du paquet au premier octobre prochain, avant une succession de nouvelles hausses qui devraient être annoncées, selon le quotidien, d'ici quelques semaines par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, dans le cadre du 'plan tabac'. L'objectif serait de rehausser les prix "des cigarettes les moins chères et du tabac à rouler", ajoute le journal. "Les arbitrages concernant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale ne sont pas encore tout à fait rendus", a précisé, de son côté, la porte-parole du gouvernement.

Quel impact en matière de santé publique ?

"J'attire l'attention sur l'importance d'une augmentation (...) même minime (...) parce qu'il s'agirait d'une augmentation assez faible du paquet de cigarettes (...) en matière de santé publique, c'est une mesure qui me paraît plutôt bonne", a estimé ce matin Najat Vallaud-Belkacem. Sur ce point, les avis sont partagés. Dans son rapport annuel 2010, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) notait que "les deux augmentations successives de prix de 6% en novembre 2009 et 2010 n'ont eu pour effet que de stabiliser les ventes, favorisant au passage la progression du tabac à rouler. Ces hausses auraient dû provoquer une diminution beaucoup plus marquée des ventes".

Trafics frontaliers

Certaines associations de lutte contre le tabac, estiment en effet que la mesure est efficace si les prix augmentent de manière significative. "La hausse de l'ordre de 10 % aurait permis une réduction de la consommation d'environ 4%, voire davantage chez les jeunes", avait indiqué le Comité national contre le tabagisme (CNCT) en février dernier, au moment de l'annonce par le précédent gouvernement d'une hausse des prix de 6% au 1er octobre. A l'inverse, pour Thierry Lazaro, député UMP du Nord, interrogé par 'Le Parisien', augmenter les prix du tabac ne fait que renforcer "les trafics frontaliers" et "la revente de tabac volé par des réseaux criminels".