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Selon une étude de l'InVS, la vague de froid de février dernier aurait causé la mort directe de 6000 personnes de plus au cours de l'hiver 2011-12 par rapport à celui de 2008-2009.

Plus de 6000 décès supplémentaires imputés aux températures hivernales en trois ans, tel est le constat de la dernière étude de l'Institut National de Veille Sanitaire. «Entre le 6 février et le 18 mars 2012, un excès de près de 6 000 décès ( plus 13%) a été estimé, comparativement aux effectifs enregistrés les années précédentes. Ce résultat s'observe plus particulièrement chez les personnes les plus âgées (85 ans et plus) et se distribue de façon hétérogène entre les régions». Cette surmortalité a été observée sur les 1042 communes participant au système de surveillance. L'organisme précise que «la survenue concomitante de plusieurs facteurs (vague de froid et épidémies saisonnières, notamment grippale) sur la même période peut, au moins en partie, expliquer ce phénomène, mais leur part respective dans cette augmentation reste à évaluer».

Rappelons en effet que la France a connu une période de froid intense, d'une durée de 13 jours, entre le 1er et le 13 février. Des conditions météo délicates couplées à la circulation d'épidémies grippales particulièrement virulentes à la même période : « cette épidémie était caractérisée, d'une part, par la prédominance du virus grippal A(H3N2) connu pour avoir un impact plus important sur la santé des personnes âgées et, d'autre part, par la circulation, au cours de cette épidémie, de virus variants au H3N2 qui ont pu contribuer à une baisse de l'efficacité vaccinale chez les personnes les plus âgées. Enfin, sur cette période, d'autres épidémies respiratoires et de gastro-entérites ont également été observées au travers des réseaux de surveillance de l'InVS ». Cette surmortalité a surtout touché les plus de 85 ans, avec 2 850 décès en excès (soit 18% de plus) chez les personnes âgées de 85 à 94 ans, et 1000 décès en excès (soit plus de 31%) chez les 95 ans ou plus.

Le Sud de la France et de l'Europe davantage concerné

Le Sud de la France regroupe les zones dans lesquelles la surmortalité a été la plus élevée, notamment la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (plus 22%). A l'échelle internationale, l'InVS précise qu'en«Europe, de nombreux pays ont également observé une surmortalité sur cette période, avec une intensité marquée en Espagne, au Portugal, en Suède et Belgique, et un excès plus modéré aux Pays-Bas, en Suisse, en Finlande, en Hongrie, en Irlande et en Grèce». Ne disposant actuellement d'informations précises sur la nature des décès uniquement que pour 5% des personnes concernées, L'InVS précise qu'il lui faudra encore une année d'étude pour établir des liens précis entre cette surmortalité, la météo de l'hiver 2011-2012, les différentes épidémies et d'éventuels d'autres facteurs.