De plus en plus d'adolescents s'automutilent, selon un psychiatre de l'Hôpital de Montréal pour enfants.

Le Dr Martin Gauthier souligne que cette tendance augmente à un rythme alarmant, de plus en plus de jeunes tailladant, coupant ou mordant leur chair pour composer avec leur malaise intérieur. Il précise que la moitié des patients adolescents qu'il traite s'automutilent.

Les blessures faites avec une lame de rasoir, un couteau, des ciseaux ou un autre outil coupant sont la forme la plus courante d'automutilation, mais les adolescents peuvent aussi recourir aux coups, aux pincements, aux brûlures, aux griffures et aux morsures. Ils se blessent généralement aux bras, aux jambes et à l'abdomen, et cachent souvent leurs cicatrices sous leurs vêtements.

L'automutilation est pratiquée autant par les garçons que les filles de tous les groupes raciaux et socioéconomiques, mais les adolescentes ont plus souvent tendance à demander de l'aide de professionnels.

« La plupart des adolescents qui se mutilent le font parce qu'ils cherchent à se sentir mieux et qu'ils n'arrivent pas à gérer autrement la détresse qu'ils vivent, explique le Dr Gauthier. L'automutilation les aide à soulager la tension et à reprendre leurs activités normales. Quand ils se mutilent à répétition, ça devient de plus en plus mécanique et extrêmement addictif. » Certains spécialistes estiment également que le besoin de s'automutiler peut être renforcé par la libération d'endorphines lorsqu'un adolescent se taillade. Ces endorphines qui s'apparentent à des opiacés entraînent une sensation d'euphorie.

Le Dr Gauthier précise que l'automutilation est un comportement très contagieux chez les jeunes, et que beaucoup le font pour imiter des célébrités ou leurs amis. Les forums d'automutilation sur internet et les clubs de coupures à l'école deviennent d'ailleurs de plus en plus populaires.