Publiant leurs travaux dans Chemosensory Perception, des chercheurs australiens ont montré expérimentalement une certaine corrélation entre tendances psychopathiques et capacités olfactives, les unes comme les autres ayant leur siège dans la partie antérieure du cerveau.

Des scientifiques de l'Université Macquarie de Sydney (Australie), ont étudié, chez 79 adultes (non criminels), d'une part les performances de l'odorat, et d'autre part les tendances psychopathiques. Le but était en fait de savoir si, comme le soupçonnent certains chercheurs, il existe une corrélation entre ces deux éléments dans la mesure où ceux-ci font essentiellement intervenir une même portion du cerveau, sa partie antérieure.

Au cours de l'expérience, l'équipe a donc évalué les capacités et la sensibilité du système olfactif de ces personnes, ainsi que cinq tendances de la personnalité (qui peuvent d'ailleurs affecter aussi des sujets sains) : la manipulation, l'insensibilité, le caractère erratique du mode de vie, les tendances criminelles et les capacités d'empathie. L'étude a alors révélé que les personnes à traits psychopathiques marqués sont davantage susceptibles de peiner à identifier et différencier les odeurs. Plus précisément, les scientifiques ont constaté que les régions cérébrales contrôlant les processus olfactifs étaient moins efficaces chez ces personnes que chez d'autres sujets.

"Nos conclusions soutiennent l'idée que les déficits de la partie antérieure du cerveau peuvent être une caractéristique des psychopathes non criminels. Les mesures de l'olfaction [difficilement falsifiables] représentent un marqueur potentiellement intéressant pour les traits psychopathiques", concluent le Dr Mehmet Mahmut et le Dr Richard Stevenson, du Département de psychologie de l'Université de Macquarie.