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© Reuters Photographer / Reuters/X00700La comète Hale Bopp, en 1997, était visible à l'œil nu dans l'hémisphère nord.

Si elle ne se désintègre pas en vol, la comète ISON passera à moins de 2 millions de kilomètres du Soleil fin novembre 2013 et pourrait être visible en plein jour dans l'hémisphère nord.

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La comète ISON est encore invisible à l'œil nu.
Une comète découverte à Kislovodsk, en Russie, le 21 septembre, plonge droit sur le Soleil. Baptisée ISON* par ses découvreurs russe, Artyom Novichonok, et biélorusse, Vitali Nevski , elle est actuellement située à proximité de l'orbite de Jupiter. Elle devrait frôler notre étoile à moins de 2 millions de kilomètre (soit un centième environ de la distance Terre-Soleil) en novembre 2013. Lors de ce passage, cette boule de roche et de glace se vaporiserait alors en partie, laissant derrière elle une magnifique traînée lumineuse, la fameuse «queue», visible dans une grande partie de l'hémisphère nord.

On ne connaît pas encore précisément le diamètre de la comète, mais les spécialistes estiment qu'elle devrait être visible à l'œil nu entre début novembre et fin janvier. Selon les prévisions de trois astronomes de l'observatoire de Remanzacco, en Italie, elle pourrait briller cent fois plus fort que Vénus, «l'étoile» la plus brillante du ciel. Ce pic de luminosité serait atteint, selon leurs calculs préliminaires, le 29 novembre 2013. Certains astronomes estiment que la comète pourrait même se révéler plus éclatante que la pleine lune.

Les professionnels restent prudents

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Trajectoire attendue, en bleu, de la comète ISON.

Se rappelant notamment le rendez-vous manqué avec la comète Elenin, qui avait disparu en plein vol en octobre 2011, une partie de la communauté préfère toutefois ne pas s'emballer trop vite. C'est le cas de Karl Battams, spécialiste des comètes à la Nasa. «Il est très possible que ce soit une «nouvelle comète» provenant du nuage d'Oort (un réservoir sphérique de comètes situé à un peu moins d'une année-lumière de nous, ndlr), ce qui voudrait dire que cela pourrait bien être sa première rencontre avec le Soleil. Si c'est le cas, elle regorge sûrement de glaces intactes très volatiles et pourrait bien n'avoir jamais fait face à de véritables contraintes thermiques ou gravitationnelles. Elle pourrait donc très bien exploser et s'évaporer des semaines, voire des mois, avant de frôler le Soleil.»

Dans ce cas, le spectacle tant attendu n'aurait pas lieu. Karl Battams reconnaît cependant qu'en l'état actuel des observations, l'hypothèse plus séduisante d'un passage éblouissant est loin d'être improbable. Pour en savoir plus, les astronomes amateurs et professionnels vont encore devoir attendre quelques mois, le temps que la comète se rapproche un peu. L'astre prometteur pourra alors être scruté avec la plus grande attention.

* du nom du réseau de télescopes, International Scientific Optical Network, auquel appartient leur outil de travail.