Traduction : SOTT

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Crétins d'Américains, donnez plus d'argent à Israël. Merci.
Pour tous ceux qui, en dépit de l'argumentaire « renversant » de Netanyahou à l'ONU hier, seraient sur le point de gober la propagande nauséabonde à propos de l'Iran et de la « menace nucléaire » qu'il poserait au monde, voici quelques points à considérer :

Au cours de ces 6 dernières années, il y a littéralement eu des dizaines de rapports et de commentaires officiels sur le programme nucléaire de l'Iran, et virtuellement tous ont affirmé qu'il n'existe aucune preuve que l'Iran prévoit de développer une arme nucléaire. L'Agence internationale pour l'énergie atomique a déclaré à de multiples reprises qu'il n'existe aucune preuve que l'Iran a détourné de l'uranium à des fins militaires. En outre, la véritable autorité en Iran, l'ayatollah Khamenei, a lancé une fatwa contre les armes nucléaires en 2005.

En fait, le but de l'Iran, c'est de se doter de la « capacité nucléaire », c'est-à-dire de centrales nucléaires, de radioéléments à usage médical, etc. Le problème pour Israël (du moins, c'est ce que prétend Netanyahou en parlant au nom de tous les Israéliens) est qu'une fois que l'Iran sera doté de la « capacité nucléaire », rien ne l'empêchera d'utiliser cette capacité pour produire une arme nucléaire, si tel est son choix.

Une seule bombe nucléaire

Premièrement, il faut noter que tous ces cris d'orfraie à propos de l'Iran et de sa « capacité nucléaire » renvoient à sa capacité à fabriquer potentiellement UNE bombe nucléaire. Mais que ferait donc l'Iran d'UNE bombe nucléaire, à supposer même qu'il décide de la fabriquer ? Se retrouverait-il alors en position de menacer le monde entier ?

Histoire de mettre les choses en perspective, le tableau suivant présente les pays dotés de l'arme nucléaire et le nombre de bombes que chacun d'eux possède :

Amérique 10656
Russie 10000
Chine 400
France 350
Israël 200
Grande-Bretagne 185
Inde 60
Pakistan 24-48

Vous avez peut-être entendu parler de la stratégie de dissuasion nucléaire, ou « destruction mutuelle assurée »/équilibre de la terreur. Une théorie selon laquelle aucun pays doté de l'arme nucléaire n'utilisera jamais d'armes nucléaires contre un autre pays doté de l'arme nucléaire en raison de la menace évidente de représailles, et donc du risque de destruction mutuelle des deux pays. Tout cela est très bien, mais qu'est-ce qui peut empêcher un pays doté de l'arme nucléaire de lâcher une bombe atomique sur un pays qui n'en est pas doté ?

Les raisons pour lesquelles certains pays ont la bombe atomique tandis que d'autres, non, sont nombreuses. Un facteur à considérer semble être celui des ressources et de la richesse relatives d'un pays, qui à leur tour semblent dépendre de la taille de sa population. Cela est démontré par le fait que, sur les 8 nations dotées de l'arme nucléaire, 5 font partie des 8 pays les plus peuplés au monde - la France et la Grande-Bretagne se trouvant respectivement aux 20e et 21e places en termes de population.

L'idée semble être que tout pays ne possédant pas d'arme nucléaire ne représente pas, par définition, une menace pour quiconque ou, du moins, pas une grande menace pour les pays dotés du nucléaire. Dans le cas où l'un des pays « nucléarisé » déciderait néanmoins que tel ou tel pays a besoin d'une bonne invasion, il n'y aurait probablement pas besoin d'utiliser la bombe atomique. L'Irak et l'Afghanistan sont des exemples récents.

Il existe toutefois une exception à cette règle : Israël. Et cette exception révèle un des autres facteurs qui peuvent mener un pays à se doter de la capacité nucléaire. Israël, défini par un homme politique français comme un « petit pays de merde »1, a une population de 5 millions d'habitants. Malgré cela, ce pays possède plus d'armes nucléaires que l'Inde et le Pakistan réunis - deux pays qui, ensemble, ont une population approchant les 1,25 milliards d'habitants, soit 250 fois la population d'Israël. Je sais, ça paraît dingue, mais nous avons affaire à un type particulier d'être humain, ici, un type doté d'une vision du monde pour le moins déviante, alors la santé mentale n'est pas vraiment un facteur.

Bref, imaginons que l'Iran parvienne un jour à fabriquer son unique arme nucléaire. Que ferait-il ? Menacerait-il la planète entière ? Fort peu probable. Au mieux, il pourrait menacer un pays. Qui menacerait-il ? Israël ? La France ? L'Angleterre ? Le Pakistan ? L'Inde ? C'est possible. Si l'Iran lançait son UNIQUE bombe atomique sur Israël, par exemple, ce dernier pourrait répondre en balançant quelque 100 ou 200 bombes, ou autant que nécessaire pour transformer l'Iran en parking vitrifié d'1,648 millions de kilomètres carrés pour que l'armée US puisse y garer ses Humvees.

Pourtant, nous sommes censés croire que personne au sein de l'élite iranienne n'est au courant de ce fait, ou qu'ils seraient prêts à sacrifier l'existence même de l'Iran, et leurs propres postes de pouvoir, pour détruire Israël (et la plupart des Palestiniens aussi, sans parler des retombées sur la population du Liban). C'est le genre d'absurdité qui était au cœur du discours de Netanyahou à l'ONU le 27 septembre 2012. Pour ceux dotés d'un détecteur de foutaises opérationnel, toutefois, il est clair que si un leader iranien (ou des leaders) iranien(s) présent(s) ou futur(s) devait posséder une arme nucléaire et tentait de menacer quiconque avec, la seule menace réelle serait pour l'élite iranienne et le peuple iranien.

Hier à l'ONU, Netanyahou a répondu à ce point par d'autres foutaises :
[...] pour les ayatollahs d'Iran, la destruction mutuelle assurée n'est pas dissuasive, c'est une incitation. Les dirigeants apocalyptiques de l'Iran croient qu'un homme saint médiéval réapparaîtra dans le sillage d'une guerre dévastatrice sainte, assurant ainsi à leur islam la gouvernance de la planète.

Ce n'est pas seulement ce qu'ils croient. C'est ce qui représente effectivement l'orientation de leurs politiques et de leurs actions.
Bien sûr, Netanyahou raconte encore n'importe quoi. Il n'y a rien qui fasse référence à une « guerre dévastatrice sainte » dans les prophéties chiites.

Par contre, dans la prophétie de « fin des temps » judaïque :
La guerre de Gog et Magog prédite dans Ézéchiel 38 doit arriver à la fin des jours. Elle est décrite comme une guerre paroxystique qui doit prendre place à la fin de l'exil juif. Il est dit que la Perse et d'autres puissances du Nord attaqueront Israël, où le Dieu d'Israël se révèlera et mettra fin à la guerre. Radak, dans son commentaire sur Zacharie 14, dit qu'à la fin des jours, Jérusalem sera le champ de bataille de Gog et Magog.
Le Vrai Problème, la Vraie Menace

Depuis quelques années, le Brésil prend un chemin similaire à celui de l'Iran, mais personne ne hausse les sourcils. Pourquoi ? Nous ne pouvons que présumer que c'est parce que l'État d'Israël ne s'est pas illégalement établi en Amérique du Sud.

Tandis que les puissances occidentales ont toujours trouvé bien pratique que les Israéliens jouent le rôle de gendarme colonial (comprenez : ressources de pétrole) dans la région, des pays comme la Grande-Bretagne et les US (qui ont activement facilité la création de l'État israélien) ont toujours eu l'option de se retirer de n'importe quel bourbier éventuel, qu'il soit politique ou miliaire, qui aurait pu naître entre Israël et ses voisins arabes. Les Israéliens, de leur côté, ont toujours été bien plus lourdement investis dans le projet de « remodelage du Moyen-Orient », vu qu'ils ont choisi d'établir un État en terre palestinienne.

La véritable source du « conflit au Moyen-Orient » est donc l'établissement de l'État d'Israël en terre palestinienne en 1948, ainsi que la façon dont les gouvernements israéliens traitent leurs voisins arabes depuis. Nul besoin d'être un génie pour réaliser que si vous décidez de pénétrer en force sur la terre d'un autre peuple et que vous vous mettez en devoir de nettoyer ethniquement la région et de tenir ce territoire par la force, vous devriez vous attendre à vivre plus ou moins constamment en état de conflit réel ou potentiel.

Un tel choix aurait également tendance à vous rendre un peu paranoïaque - à juste titre ou non - envers des voisins pour lesquels votre seule existence leur rappelle l'injustice qui leur a été faite. Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, le gouvernement israélien est pathologiquement paranoïaque. C'est cette paranoïa qui est la cause de la légendaire agressivité israélienne qui a coûté la vie à des milliers de civils palestiniens et libanais.

Pour gérer le problème posé par le fait d'être entouré de voisins arabes - un problème créé par les Israéliens eux-mêmes - les gouvernements israéliens successifs ont opté pour une politique visant à affaiblir les États du Moyen-Orient en interférant dans leurs affaires politiques et économiques. En procédant ainsi, les gouvernements israéliens ont été à même de minimiser toute véritable menace posée à Israël par des voisins arabes en colère.

Les Israéliens ont également réussi avec brio à diaboliser toute tentative légitime de la part de groupes arabes d'attaquer physiquement Israël, en associant de telles attaques au « terrorisme islamique » et en présentant Israël comme le rempart civilisé de l'Occident contre les barbares musulmans. Notons également l'étendue avec laquelle la « réalité » du « terrorisme islamique » a été promu, et souvent orchestré, par les Israéliens eux-mêmes.

La vérité, c'est que les exhortations israéliennes (et, dans une moindre mesure, américaines) à empêcher l'Iran de fabriquer une bombe nucléaire parce que cela poserait une menace au « monde moderne » est une fiction masquant la véritable menace que représente pour Israël un pays comme l'Iran, pays économiquement et politiquement indépendant capable d'entraver l'hégémonie politique et économique d'Israël au Moyen-Orient, et par là, de le reléguer finalement à sa juste place - c'est-à-dire au rang de petite nation insignifiante du Moyen-Orient. Cela serait le scénario le moins pire pour les Israéliens. Le pire scénario étant que, une fois Israël politiquement « diminué », la question de la légitimité (ou plutôt, de l'illégitimité) d'un État israélien en terre palestinienne se pose sérieusement.

Voilà ce qui, concrètement, fiche une trouille d'enfer à Netanyahou et sa clique. La « menace nucléaire iranienne » est clairement un prétexte destiné à rallier l'opinion publique à une attaque contre l'Iran qui, comme l'espère Netanyahou, détruira une nation musulmane moderne et florissante dans la région, assurera la domination d'Israël et lui permettra de perpétrer ses crimes dans la région en toute impunité pendant quelques années de plus.

1 Tous les problèmes actuels dans le monde sont dus à ce petit pays de merde, Israël. Pourquoi encourrions-nous le risque d'une troisième guerre mondiale à cause de ces gens-là ? Daniel Bernard (ambassadeur de France, Londres, décembre 2001)

P.S. La dernière fois qu'un abruti de fauteur de guerre a débarqué à l'ONU avec des pièces à conviction louches, voilà ce que ça a donné :

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L'élément ci-dessus est une « pièce à conviction » présentée par Colin Powell à l'ONU en 2003, la veille de l'invasion de l'Irak. Le résultat ? 1,5 millions de civils irakiens tués, et on n'a pas fini de compter...