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Comme quoi je reste un grand gamin : j'ai failli croire à l'histoire de l'attentat contre la Réserve Fédérale, près du World Trade Center, à New York. 450 Kg d'explosif dans ce quartier, c'était un carnage... En fait, le risque était nul car l'explosif était... de la poudre de perlin-pinpin fournie par le FBI ! Une manip' qui fait trois victimes : ce jeune Bangladais, qui va être jugé comme terroriste, l'opinion qui se fait berner par ces propagandistes et les dirigeants US, qu'on ne peut plus croire.

C'est la procureure fédérale de Brooklyn, Loretta Lynch, qui a raconté l'histoire par un communiqué officiel, en toute décontraction.

Ashan Nafis, jeune Bangladais de 21 ans, était arrivé aux US en janvier 2012, pour monter un groupe clandestin et commettre un attentat. Cet homme isolé mais super-malin a vite trouvé des contacts sûrs,... des djihadistes du réseau al-Qaida... qui étaient en fait des agents du FBI ! Il s'était fait repéré en cinq minutes ! Et les agents ont aussitôt fait arrêter ce crétin ? Non, le FBI s'est abstenu, car il y avait plus rigolo à faire.

Les flics se sont fait forts de lui procurer tout le matos nécessaire pour un attentat, ce qui était très utile car l'apprenti terroriste n'avait rien d'autre à offrir que la tchatche. Les réunions se tenaient dans des hôtels, et les flics du FBI enregistraient tout.

En septembre, Nafis voulut retourner au Bangladesh avant l'attaque. Très mauvais, car il y avait un gros risque qu'il ne revienne pas. Alors, l'agent du FBI lui a déclaré qu'il était « libre de rentrer quand il le voulait, mais qu'il ne devait pas quitter le pays s'il voulait avoir le soutien d'al-Qaida pour perpétrer son attaque ». Et Nafis est resté. Ouf !

Le grand plan secret a été organisé mercredi. Il y a d'abord eu le volet intellectuel, avec un magnifique communiqué revendiquant l'attentat au nom de al-Qaida, annonçant « vouloir détruire l'Amérique », saluant la gloire du «bien aimé Cheikh Oussama Ben Laden». Ensuite, les opérations matérielles. Le flic du FBI a amené Nafis dans un entrepôt où avait été livré l'explosif : 20 sacs de 25 Kg. Tous deux ont installé le précieux chargement dans une camionnette, et ils se sont garés vers la Réserve Fédérale. L'agent du FBI est parti en planque à 3 mètres, pendant que Nafis essayait en vain de déclencher la bombe avec un téléphone portable,... et il a été arrêté. Un grand succès de l'antiterrorisme.

Inculpation : tentative d'utilisation d'une arme de destruction massive et de tentative de fournir un soutien matériel à al-Qaida. Il risque la prison à vie.

Mary Galligan, porte-parole du FBI de New York, a pris son air grave pour déblatérer : « Essayer de détruire un immeuble emblématique et de tuer ou blesser un nombre indéterminé de passants innocents est à peu près ce qu'on peut imaginer de pire ». Surtout quand c'est la police qui donne l'idée et les moyens...

Ces sales méthodes sont permanentes. Le Washington Post a sorti les dossiers. La même technique a été utilisée en mai dernier pour faire croire à un attentat contre un avion de ligne, un an après l'exécution de Ben Laden, en gonflant des zigues yéménites. Idem, en février, avec cette fois-ci un Marocain arrêté par le FBI devant le Capitole, avec une veste pleine d'explosifs. Pas de quoi avoir peur : c'était du faux...