La « continuité » entre Nicolas Sarkozy et François Hollande sur la lutte contre l'antisémitisme et le nucléaire iranien a été particulièrement appréciée par le chef du gouvernement israélien.

Nétanyahou & Hollande
© Martin Bureau/AFPSelon son entourage, Benyamin Nétanyahou a trouvé François Hollande « exceptionnellement ouvert et réceptif ».
Benyamin Nétanyahou est très satisfait de son premier contact avec François Hollande. Les deux hommes ne s'étaient croisés qu'une seule fois, en 2003, et encore très brièvement. Établir une bonne relation personnelle avec le président de la République était l'un des trois objectifs du premier ministre israélien pour cette visite à Paris.

Selon son entourage, Nétanyahou a trouvé Hollande « exceptionnellement ouvert et réceptif », « prêt à écouter » et « désireux de trouver des terrains d'entente ». La « continuité » entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, sur les deux questions prioritaires de la lutte contre l'antisémitisme et du dossier nucléaire iranien, a été particulièrement appréciée par le chef du gouvernement israélien.

Le fait que le chef de l'État français ait voulu accompagner le premier ministre israélien lors de la visite que Nétanyahou a souhaité effectuer ce jeudi à Toulouse pour un hommage aux victimes de Mohamed Merah est jugé très significatif. « Sa présence dit tout », relève un responsable israélien, en soulignant que la solidarité de la France avec Israël dans le combat contre le terrorisme et l'antisémitisme est ainsi mise en lumière par le président de la République.

Le deuxième objectif de Nétanyahou était de mobiliser la France dans le combat pour éviter que l'Iran n'acquière l'arme nucléaire. C'est sur cette question qu'a porté l'essentiel des entretiens. « Je veux saluer la France pour la fermeté de sa politique à l'égard de l'Iran », a déclaré publiquement le chef du gouvernement israélien à l'issue de son entretien à l'Élysée, mercredi. Nétanyahou n'a pas précisé ses intentions, mais il a souligné qu'il fallait arrêter l'Iran avant qu'il ne soit trop tard, c'est à dire avant que Téhéran ne dispose de suffisamment d'uranium enrichi pour pouvoir fabriquer une bombe. Telle est la « ligne rouge » israélienne. « Nous sommes très près » de ce moment-là, dit-on dans l'entourage du chef de gouvernement.

Enfin, troisième objectif : la question palestinienne, où les positions divergent. Là aussi Nétanyahou est très satisfait. François Hollande s'est borné à déclarer : « Nous avons parfois des divergences, notamment sur la colonisation, que nous souhaitons voir arrêtée, mais nous sommes conscients qu'il n'y aura de paix que par la négociation ». Nétanyahou a pu répondre qu'il était prêt à négocier sans condition préalable, mais que c'étaient les Palestiniens qui refusaient de le faire.