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Une nouvelle étude pourrait aider à expliquer pourquoi même les personnes les plus intelligentes peuvent se faire prendre par les histoires d'escrocs (ou de politiciens véreux, ndlr), commentent ses auteurs.

Une contrainte cérébrale empêcherait d'être à la fois empathique et analytique. Quand le réseau de neurones permettant l'empathie s'active, celui qui est utilisé pour la pensée analytique serait inhibé et vice versa, selon cette étude publiée dans la revue NeuroImage.

Anthony Jack de la Case Western Reserve University et ses collègues ont mené cette étude avec 45 étudiants. Des images du cerveau par résonance magnétique étaient prises alors qu'ils se faisaient présenter des problèmes faisant appel à l'empathie ou des problèmes de physique.

Les images cérébrales montraient que les problèmes sociaux désactivaient les régions associées à l'analyse et activaient le réseau de la pensée sociale et vice versa. Alors que lorsque les participants étaient au repos, la pensée alternait entre ces deux réseaux.

Cette étude pourrait amener à réviser des théories actuelles sur les systèmes de pensée qui s'inhibent les uns les autres: une théorie oppose le réseau du mode par défaut (qui permet à l'esprit de vagabonder) et celui engagé dans des tâches dirigées vers un but (attention et concentration); une autre théorie oppose un réseau dédié à l'attention à des stimuli externes et un réseau pour l'attention interne. La présente étude identifie une nouvelle compétition entre deux systèmes cognitifs.

Cette théorie fait du sens notamment en ce qui concerne des troubles du développement comme l'autisme et le syndrome de Williams, soulignent les chercheurs. L'autisme se caractérise souvent par une forte capacité à résoudre des problèmes analytiques mais peu d'habiletés sociales. Alors que les personnes atteintes du syndrome de Williams sont très chaleureuses et sympathiques, mais obtiennent des résultats médiocres à certains tests de pensée analytiques.