Gazaouits under bombing
© Marco Longari/AFPUn Palestinien porte une peluche dans une rue jonchée de gravats après un raid israélien près de Gaza, le 19 novembre 2012
Quatorze Palestiniens ont été tués lundi dans la bande de Gaza au sixième jour de l'offensive israélienne visant à mettre fin aux tirs de roquettes, tandis que l'activité diplomatique s'accélère dans la région pour éviter une escalade majeure.

Alors que les bombardements par air et mer se poursuivaient sur le territoire palestinien, des centaines de Palestiniens ont participé lundi matin à Gaza aux funérailles de neuf membres de la même famille, tués la veille par une frappe israélienne sur leur maison.

« Est-ce que les enfants tirent des roquettes ? » criait la foule en portant les cadavres de quatre enfants qui ont péri lors du raid sur un immeuble d'un quartier nord de la ville de Gaza.

Israelians soldiers
© Jack Guez/AFPDes soldats israéliens se préparent le long de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, le 19 novembre 2012
Destinée à mettre fin aux tirs de roquette palestiniens contre Israël, l'offensive « Pilier de défense », lancée mercredi, fait de plus en plus de victimes.

Des pertes « « inévitables » » au fur et à mesure que continuent les bombardements et qui pourraient « miner la légitimité internationale » de l'opération, soulignait lundi l'expert militaire du quotidien Haaretz, Amos Harel.

Plus de 1 350 cibles ont été touchées dans la bande de Gaza depuis mercredi, selon les chiffres fournis par l'armée. A ce jour, plus de 850 roquettes ont été tirées du territoire palestinien, dont l'une a tué jeudi trois Israéliens à Kiryat Malachi, dans le sud d'Israël.

Les tractations et visites diplomatiques engagées depuis plusieurs jours du Caire à Jérusalem, en passant par Ramallah et Gaza, devaient se poursuivre dans les jours qui viennent afin de parvenir à un cessez-le-feu.

Gaza under bombings
© Mohamed Abed/AFPImmeubles détruits par des frappes aériennes israéliennes, le 19 novembre 2012 à Gaza
Des discussions se poursuivaient au Caire, où un responsable israélien s'est rendu dimanche et où le président égyptien Mohamed Morsi a reçu les dirigeants des deux principaux mouvements de Gaza, le chef en exil du Hamas Khaled Mechaal et le leader du Jihad islamique Abdallah Challah, selon des sources égyptiennes.

Intense activité diplomatique

A Ramallah, les dirigeants des mouvements palestiniens Fatah, Hamas et Jihad islamique en Cisjordanie ont appelé lundi à l'unité et promis de mettre "fin à la division" en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza lors d'une manifestation à Ramallah.

Le ballet diplomatique se poursuit également en Israël et dans la bande de Gaza.

L'envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, et le ministre allemand des Affaire étrangères, Guido Westerwelle, étaient attendus lundi à Jérusalem, au lendemain d'une visite du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

Aerians raids of Israel on Gaza map
© AFPCarte de localisation des raids aériens israéliens sur la bande de Gaza et des tirs de roquettes palestiniens vers Israël
Côté palestinien, après le Premier ministre égyptien et le ministre tunisien des Affaires étrangères, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, doit se rendre mardi à Gaza à la tête d'une délégation ministérielle.

Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu est également attendu mardi à Gaza, selon l'agence de presse Anatolie.

Compte tenu de la menace d'une offensive terrestre israélienne, le temps semblait compté pour les tractations en vue d'une trêve.

« Les plans pour un accord avec le Hamas sont maintenant entrés dans leurs 24 heures cruciales (...). Maintenant il y a une course contre la montre: entre la voie d'une escalade militaire et celle menant à un accord », a estimé Alex Fishman, l'expert militaire du quotidien Yedioth Aharonot.

« Pilier de défense » est la plus vaste opération israélienne contre Gaza depuis l'offensive dévastatrice de décembre 2008-janvier 2009, qui n'avait que temporairement fait cesser les tirs de roquettes. Israël répète que la seule condition d'une trêve est que tous les groupes armés de Gaza cessent leurs tirs.

Le Hamas réclame pour sa part la garantie que « l'agression et les assassinats vont s'arrêter », ainsi que la levée du blocus imposé par Israël sur Gaza depuis 2007, promise en 2009 mais jamais appliquée.

Selon un responsable du Hamas, une solution équitable serait de voir les Etats-Unis, principal allié d'Israël, devenir "un garant" du respect du cessez-le-feu.