Echaufourrées devant l’ambassade de France à Bangui
© Afrik.comEchaufourrées devant l’ambassade de France à Bangui

L'ambassade de France à Bangui a été la cible d'une violente manifestation dans la matinée du mercredi 26 décembre 2012. C'est la Coalition citoyenne d'opposition aux rebellions armées (COCORA), née du Conseil national de la jeunesse (CNJ) qui a organisé cette manifestation pour protester contre l'indifférence de la France par rapport à l'avancée des rebelles de la coalition Séléka.

De notre correspondante

La situation sécuritaire en République centrafricaine est inquiétante. La tension est montée d'un cran dans les rangs de la jeunesse. Plus d'une centaine de jeunes issus de la Coalition citoyenne d'opposition aux rebellions armées (COCORA) ont marché depuis la Place Marabéna jusqu'à l'ambassade de France, où ils ont violemment manifesté leur mécontentement. Les jeunes ont jeté des projectiles, des cailloux sur les toits des bâtiments de l'ambassade. Ils ont, avant l'arrivée des éléments de forces de l'ordre et de sécurité, arraché le drapeau de la France et on stagné pendant plus de cinq heures devant l'ambassade. Les jeunes ont également observé des sit-in devant le siège des Nations-Unies et de l'ambassade des Etats-unis.

La France aux côtés des rebelles ?

Selon ces jeunes, la France soutient les rebelles qui veulent renverser le régime de Bangui. Pour un membre de la coalition COCORA, « nous avons des indicateurs qui attestent bien que la France est du côté des rebelles. Nous voulons qu'elle cesse ses manœuvres et de soutenir véritablement le gouvernement centrafricain ». Quant au sit-in devant l'ambassade des Etats-unis, il a fait savoir que « les Etats-unis sont une grande puissance qui peuvent appuyer les FACA en matériel et logistique pour bouter cette rébellion du territoire centrafricain ».

Lors de la grande marche de soutien aux FACA et au gouvernement organisé par le CNJ qui a eu lieu vendredi dernier, des jeunes avaient brûlé le drapeau français pour, selon eux, contester contre « l'indifférence de la France dans l'avancée des rebelles de la coalition Séléka ».

L'ambassadeur de France à Bangui, Serge Mucetti a fait une déclaration devant le ministre centrafricain des affaires étrangères, Antoine Gambi :
« Nous rappelons au gouvernement centrafricain en application des accords internationaux et de la coutume internationale, qu'il doit protéger les chancelleries et les résidences diplomatiques... Cette situation est totalement inadmissible. Et je demande au gouvernement de la République Centrafricaine de faire respecter les accords internationaux ».
La coalition rebelle Séléka poursuit sa prise des villes dans le nord du pays. Elle a pris la ville de Kaga Bandoro dans la journée du 25 décembre 2012. Un dialogue doit s'ouvrir ce 27 décembre à Libreville, au Gabon, entre le gouvernement et la coalition Séléka sous l'égide de médiateurs africains.