Nicolas Sarkozy
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Trois juges d'instruction vont enquêter pour déterminer si Nicolas Sarkozy s'est rendu complice ou non d'une violation du secret de l'instruction dans l'affaire Karachi. Des familles de victimes de l'attentat de Karachi avaient porté plainte le 18 juin dernier contre l'ancien président. Cette plainte fait suite à un communiqué de l'Elysée diffusé en septembre 2011.

Nicolas Sarkozy s'est-il rendu complice d'une violation du secret de l'instruction dans l'affaire Karachi ? Trois juges d'instruction ont entrepris de répondre à cette question en enquêtant sur les agissements de l'ancien président français. En septembre 2011, un communiqué de l'Elysée mentionne que « le nom du chef de l'Etat n'apparaît dans aucun des éléments du dossier » Karachi.

A la suite de la diffusion de ce communiqué, des familles de victimes de l'attentat de Karachi de 2002 avaient décidé de porter plainte contre Nicolas Sarkozy.

Pour le parquet, il n'était pas possible de poursuivre Nicolas Sarkozy, en vertu de l'article 67 de la Constitution. Mais les juges en charge de ce dossier en ont décidé autrement. « A le supposer établi, le fait de permettre la divulgation d'informations issues d'une instruction en cours n'entre pas dans les fonctions du président de la République telles qu'il les tient de la Constitution », écrivent Sylvia Zimmermann, Sabine Kheris et Camille Palluel dans une ordonnance consultée par l'AFP.

Cette affaire dite « de Karachi » concerne un éventuel financement occulte de la campagne d'Edouard Balladur en 1995. Des sommes d'argent en provenance du Pakistan, les fameuses « rétrocommissions », ont-elles servi à financer la campagne présidentielle du candidat Balladur, dont Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget, était le porte-parole ? Les juges d'instruction se penchent toujours sur la question.

Ces rétrocommissions présumées concerneraient des contrats d'armement avec le Pakistan. En 2002, un attentat à Karachi, avait causé la mort de 15 personnes, dont 11 Français. L'hypothèse étudiée par la justice : l'arrêt à partir de 1995 du versement de commissions liées au contrat d'armement aurait déclenché des représailles et serait à l'origine de l'attentat.