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Près de 60 000 personnes sont descendues dans les rues d'Athènes pour la première grève massive de l'année contre la politique d'austérité du gouvernement. | AP/KOSTAS TSIRONIS
La Grèce tourne à nouveau au ralenti, mercredi 20 février, sous l'effet d'une grève générale contre la poursuite de l'austérité exigée par ses créditeurs de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI). Près de 60 000 personnes sont descendues dans les rues d'Athènes pour cette première grève massive de l'année, qui succède à plus d'une dizaine de grèves depuis le début de la crise grecque en 2010.

La journée d'action à l'appel des syndicats Adedy et du privé, qui représentent quelque 2,5 millions d'employés et de fonctionnaires, perturbe les transports, le fonctionnement des administrations, des écoles et des hôpitaux. Les syndicats d'avocats et de commerçants s'y sont également ralliés. Dans les ports, les navires sont restés à quai, les marins ayant refusé d'obéir à l'ordre du gouvernement de reprendre le travail.

"ON EST TOUT PRÈS D'UNE EXPLOSION SOCIALE"

Braqués contre le nouveau train d'austérité que le pays surendetté a dû adopter cet automne pour rester sous perfusion financière internationale, les syndicats et le parti d'opposition Syriza assurent lutter "pour les conventions collectives, des mesures contre le chômage", dont le taux a explosé à 27 %, "et pour la sauvegarde des droits démocratiques".

Près de 60 000 personnes sont descendues dans les rues d'Athènes pour cette première grève massive de l'année, qui succède à plus d'une dizaine de grèves depuis le début de la crise grecque en 2010.

Alors que le pays traverse sa sixième année de récession, Syriza a appelé à une mobilisation massive pour "faire tomber le plus vite possible" le gouvernement conservateur d'Antonis Samaras. Les syndicats ont critiqué "des politiques sans issue et anticroissance qui ont paupérisé la société grecque et enfoncent l'économie dans la crise". "On est tout près d'une explosion sociale", a prévenu Ilias Iliopoulos, secrétaire général de l'Adedy.

La grève constitue un avertissement social avant l'arrivée attendue d'ici à début mars à Athènes de la troïka des créanciers, composée de l'Union européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI, qui doit juger du respect par Athènes de ses engagements de rigueur et de réformes, conditionnant la poursuite du versement des prêts censés atteindre d'ici à 2014 un total de 240 milliards d'euros.