Depuis le début de l'année, des centaines d'otaries s'échouent, affamées, sur les côtes californiennes. Un phénomène dont l'origine reste mystérieuse. Vous aimez nos contenus ?


Il est habituel, en Californie, de retrouver quelque otaries sur les plages. Mais depuis janvier, elles s'y échouent par centaines, affamées. En tout, 1.098 bébés otaries ont été trouvés sur la côte entre Santa Barbara et San Diego entre janvier et mars contre 131 en moyenne. M. Wallertsein, 61 ans, membre d'une association de sauvetage des animaux marins raconte : "je n'étais pas trop inquiet au début. Mais quand on a commencé à recevoir 75 à 100 appels par jour et qu'on a trouvé des animaux près du magasin de Carson [à 11 km de la côte] et sous les voitures, j'ai dû lancer un signal d'alarme".

Si d'habitude les sauveteurs ne voient apparaître des bébés qu'en avril (après avoir été nourris tout l'hiver par leurs mères), "cette année, nous avons commencé à voir des bébés âgés de 6 mois dès janvier", indique Sharon Melin, biologiste au service national des pêches citée par l'AFP. "Et ça a continué à augmenter depuis", ajoute-t-elle. Pour l'heure, l'origine exacte de ce phénomène reste à déterminer, d'autant qu'aucun événement particulier ne permet, à l'échelle régionale, d'expliquer cette migration. Néanmoins, deux hypothèses sont actuellement évoquées : la maladie ou le manque de nourriture.

Les spécialistes espèrent en apprendre davantage d'ici quelques mois. Des moyens insuffisants pour sauver toutes les otaries Reste que pour les autorités, il s'agit d'un événement inhabituel de mortalité. Inhabituel car l'âge, le type d'animaux et le fait que ça ait commencé si tôt sont atypiques, souligne Mme Melin. Les bébés qui ont été recueillis pesaient la moitié de leur poids normal (qui est de 20 à 25 kg) affirme le directeur du centre de soins pour mammifères marins de San Pedro, David Bard.

Il ajoute : "D'habitude au cours des premiers mois de l'année, nous voyons entre 50 et 80 animaux. Cette année, à la fin mars, nous en avions accueilli 400". Maintenant, "notre objectif est d'en soigner autant que possible et de les renvoyer dans leur milieu naturel, ce qui prend entre un et trois mois", explique M. Bard, toujours cité par l'AFP. Au cours de cette période, les otaries vivent dans des enclos qui comportent un bassin tandis que les plus petites et les plus fragiles sont placées à part, dans des unités séparées, et constamment surveillées. Mais M. Bard est réaliste. Il affirme que "des otaries mourront. Et certaines seront euthanasiées quand un animal souffre toujours et que nous ne pouvons pas le soigner".

Parfois, il n'y a pas suffisamment de place pour toutes les accueillir. "Nous étions comme des médecins sans hôpitaux. C'était dur, nous devions renvoyer des animaux qui n'étaient pas bien vers des plages moins exposées, mais sans soins. Nous n'avions pas d'autres choix", se désole M. Wallerstein.