À l'origine de l'enquête, une plainte en mars 2012 pour "favoritisme" et "détournement de fonds publics" par l'association Anticor.

Le parquet de Paris a ouvert en octobre une enquête préliminaire sur les sondages et dépenses en communication de l'ancien gouvernement de François Fillon, rapporte dimanche Le Parisien.

À l'origine de l'enquête, une plainte qui avait été déposée contre X en mars 2012 pour "favoritisme" et "détournement de fonds publics" par l'association de lutte anticorruption Anticor. Elle estimait qu'une partie des sondages et dépenses de communication des ministères sous le précédent quinquennat était injustifiée et passée au mépris des règles des marchés publics et de la mise en concurrence.

"Tous les sondages ont toujours été commandés par le service d'information du gouvernement, par appel d'offres, par appel à la concurrence et sans aucune intervention des membres de mon cabinet. J'attends cette enquête avec beaucoup de tranquillité", a déclaré François Fillon. "Il n'y a rien de nouveau en ce domaine. Il y a eu une enquête de la Cour des comptes sur ces pratiques qui a dit toutes les choses, Cour des comptes, qui, je vous le rappelle, est présidée par un ancien élu socialiste", Didier Migaud, a aussi dit l'ancien Premier ministre.

Sondages de l'Élysée

La Cour des comptes, rappelle Le Parisien, relevait des contrats passés avec la société Giacometti-Péron sans mise en concurrence ni publicité pour un montant de 694 959 euros entre mai 2008 et juillet 2011.

L'avocat d'Anticor, Me Jérôme Karsenti, a vu dans l'ouverture de cette enquête "une très bonne nouvelle". "Notre objectif est la désignation d'un juge d'instruction pour que cette enquête soit contradictoire et que nous puissions faire des observations", a-t-il cependant souligné.

Deux autres plaintes d'Anticor sont par ailleurs à l'origine d'investigations semblables sur les sondages commandés cette fois par l'Élysée pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Au terme d'une longue bataille procédurale, le juge d'instruction parisien Serge Tournaire a obtenu en janvier le droit d'enquêter sur la régularité de tous les marchés conclus entre l'Élysée et neuf instituts de sondage sous Nicolas Sarkozy. L'affaire pose de nouveau la question de la responsabilité pénale de l'ex-président.

Des perquisitions ont été menées début avril au bureau et au domicile d'un ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson.