Le chômage a connu, en mars, un 23e mois consécutif de hausse, atteignant un taux de 12,1% dans la zone euro. Aucune inversion prochaine de la tendance n'est attendue.

France, Europe, même combat. Le chômage a connu un 23e mois consécutif de hausse dans la zone euro, en mars, selon Eurostat, atteignant un nouveau record absolu, à 12,1%. Le chômage, qui vole de record en record en Europe, touchait en mars 19,2 millions de personnes dans la zone euro. Sa progression a été spectaculaire en un an : en mars 2012, le taux de chômage était encore de 11%. L'inflation est pour sa part tombée à son plus bas niveau depuis trois ans dans la zone euro (1,2% en avril).

C'est dans trois des pays bénéficiant d'une assistance financière internationale, assortie de plans d'austérité drastiques, que le chômage est le plus élevé : en Grèce (27,2% selon les dernières données disponibles datant de janvier), en Espagne (26,7%) et au Portugal (17,5%). Et rien ne semble de nature à inverser la tendance à court terme, dans les plans adoptés par les pays pour se conformer aux exigences de leurs créanciers.

Austérité à tous les étages

Le Parlement grec a ainsi adopté, dimanche soir, une loi mettant en œuvre de nouvelles mesures imposées par la troïka (UE, BCE et FMI), qui prévoit le renvoi d'ici fin 2014 de 15 000 fonctionnaires. A Chypre, le Parlement doit débattre, mardi, du plan de sauvetage de l'île de 10 milliards d'euros, là encore assorti de conditions draconiennes dont une baisse des effectifs de la fonction publique. A Lisbonne, le gouvernement doit définir mardi une stratégie budgétaire de moyen terme comprenant de nouvelles mesures d'austérité, condition pour que la troïka lui accorde une nouvelle tranche d'aide de 2 milliards d'euros.

C'est dans ce contexte que le nouveau Premier ministre italien, Enrico Letta, qui a obtenu mardi la confiance des députés et dans la foulée celle du Sénat, se prépare à faire une tournée européenne qui l'emmènera, dès mardi soir, à Berlin. Pour le Corriere della Sera, Enrico Letta et la chancelière Angela Merkel, "symbole de la rigueur et de l'austérité imposée à tous les pays européens ayant des déséquilibres budgétaires et un endettement élevé", parleront "certainement" du fait que "l'Italie est en train de mourir de trop d'assainissement", comme l'a affirmé le président du Conseil, lundi, lors de son premier discours devant le Parlement. "Les politiques en faveur de la relance ne peuvent plus attendre", avait-il ajouté.