Traduit par Résistance 71

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Big Brother n'est plus une fiction ; çà ne l'est plus depuis un bon moment.


D'après le directeur du programme Technologie & Liberté de l'American Civil Liberties Union (ACLU) Barry Steinhardt:
"En considérant les capacités technologiques d'aujourd'hui, les seules choses qui nous protègent encore d'une société de surveillance totale sont les institutions légales et politiques dont nous avons hérité en tant qu'Américains."

"Malheureusement, les attaques du 11 Septembre 2001 ont mené certains à endorser la pensée erronée qu'affaiblir la constitution renforcera les Etats-Unis."
Des menaces à la sécurité nationale fabriquées sont vues comme plus importantes que les libertés fondamentales. L'espionage domestique est institutionalisé.

N'importe qui peut être surveillé pour n'importe quelle raison, voire aucune raison du tout. Les droits à la vie privée sont perdus. La loi du Patriot Act a autorisé les pouvoirs de surveillance gouvernementaux sans restriction.

Les informations personnelles, financières ou médicales peuvent être accessibles librement. Les recherches dites "de visionage furtif" peuvent être effectuées au moyen de mandats "à effet retardé", d'écoutes et d'entregistrements invasifs, d'enregistremens de courriels et du contrôle de l'utilisation de l'internet et des téléphones cellulaires par les citoyens.

Le FBI, la CIA, la NSA et le Pentagone, espionnent les citoyens. De même que les agences locales et étatiques. "Nous espionons" est ce qui définit la politique américaine. Les Etats-Unis sont une société de surveillance totale. Il est risqué d'y vivre. Tout le monde est suspect à moins de la preuve du contraire.

La loi d'amendements FISA de réautorisation de 2012 a renouvelé l'espionage sans mandat ou notification légale. Elle a passé le congrès avec très peu de débat. Le dimanche 31 Décembre 2012, Obama l' a signé en loi de manière pratiquement inaperçue (NdT: C'est la fameuse loi qu'il signa au réveillon de la St Sylvestre...)

Ces mesures dérangeantes passent en général sous le radar. Les promulgations se déroulant les week-ends ou en période de vacances le plus souvent cachent de sevères coups aux libertés (NdT: Une des plus célèbres fut le passage de la loi rétablissant la "Réserve Fédérale", cartel banquier privé, durant par le congrès à Noël 1913, devant un parterre de députés quasiment vide !...), ainsi l'espionnage sans mandat ou notice légale devint loi pour cinq ans de plus.

Les coups de téléphone, les courriels, et autres communications, peuvent être secrètement suivis sans aucune autorisation de justice. La cause probable (NdT: mandatant un mandat de recherche selon la loi américaine) d'un crime ou délit n'est plus nécessaire. Une soi-disante "information du renseignement étranger" est recherchée, tout et n'importe quoi peut être utilisé. Le langage laissé vague à dessein englobe potentiellement tout.

Quelques mois après les attentats du 11 Septembre, Bush autorisa secrètement la NSA de mettre les citoyens américains sur écoute illégalement. Une surveillance large et généralisée s'ensuivit sans le besoin de mandats de justice.

Ceci viole les protections essentielles garanties par la constitution des Etats-Unis. Les plus grosses entreprises américaines de télécommunication sont impliquées. Elles le sont depuis peu après le 11 Septembre 2001. C'est bien pire maintenant qu'à l'époque.

Le 29 Avril, RT titrait: "Espionnez ou payez: un projet de loi soutenu par le FBI mettrait à l'amende les entreprises qui refuseraient d'enegistrer ses clients". Le jour d'avant, un article du Washington Post titrait: "Un panel cherche à mettre à l'amende les entreprises de technologie qui ne seraient pas en accord avec les ordres d'écoutes des communications", disant:
"Une force d'intervention du gouvernement prépare une loi qui mettrait sous pression les entreprises comme Facebbok et Google afin d'autoriser les officiels de la loi d'intercepter les communications en ligne en temps réel, d'après des officiels du gouvernement présents et passés qui sont familiers avec ce genre d'effort."
Ceci est motivé par l'inquiétude du FBI au sujet des "communications internet des terroristes et autres criminels".

L'espionnage par le FBI ne date pas d'hier, ainsi que d'autre pratiques illégales. Au cours de son histoire, l'agence a opéré dans le cadre de la loi ... et en dehors.

J. Edgar Hoover fut le grand patron du FBI de 1924 à 1972. Il déclara la guerre aux communistes, au mouvement anti-guerre, aux activistes des droits civiques, à l'American Indian Movement (AIM), au parti des Black Panthers et à tout groupe défiant les politiques de l'état voyou.

Il ordonna aux agents de les infiltrer, de les déranger, de les saboter et de les détruire. Quiconque se faisait l'avocat d'une justice ethnique et de l'émancipation raciale ou de l'égalité économique, sociale et politique quelque soit sa race ou son sexe, devenait vulnérable.

Après le 11 Septembre, les abus ont augmenté. Des outils de surveillance intrusifs ciblent maintenant les citoyens américains ordinaires. L'autorité hors de contrôle et bien d'autres pratiques abusives se sont généralisées. La "guerre contre la terreur" de l'Amérique est ce qui importe le plus.

Les tactiques pertubatrices incluent une plus grande surveillance physique, une exploitation des bases de données commerciales, des informateurs payés infiltrant des groupes (ou ciblant des individus) sous de faux prétextes, et laisser des agents infiltrés non identifiés "prétexter" faire des "entretiens" pour collecter des informations.

Les musulmans sont la cible privilégiée des Etats-Unis, ainsi que les activistes anti-guerre et pour la justice sociale. Une approche coup-de-poing sans gants est privilégiée. Virtuellement tout est bon pour parvenir aux objectifs. Les innocents sont particulièrement vulnérables.

Le Patriot Act a autorisé les soi-disantes National Security Letters (NSLs) dont les agents du FBI tirent le plus grand avantage. Ils le font en demandant les données personnelles des clients des prestataires de service internet (ISP), des institutions financières (banques), des compagnies de crédit et de bien d'autres sources sans avoir recour à un accord judiciaire. Le FBI veut encore plus. D'après le Washington Post, il veut que les entreprises qui refusent d'enregistrer les données et d'espionner leurs clients soient pénalisées financièrement par une mise à l'amende.

En Février 2011, la conseillère générale du FBI Valerie Caproni a parlé aux membres du comité parlementaire sur le crime, le terrorisme et la sécurité de la patrie au sujet d'un "point noir" au tableau.

Elle expliqua l'incapacté de l'agence à avoir accès à des "données ayant trait à la communication". Elle affirma une "menace à la sécurité publique" lorsque de l'information critique manque à l'appel.

En Mars 2013, le conseiller général actuel du FBI Andrew Weissman s'est adressé au barreau américain. Il le fit au nom des défis légaux que posent les nouvelles technologies en disant:

"Nous n'avons pas la possibilité d'aller en cour de justice et de dire: 'Nous avons besoin d'un mandat pour effectuer l'interception d'information'. D'autres pays ont cela. La plupart des gens assument que c'est ce que nous obtenons des cours de justice."

De par la loi actuelle, les compagnies de communication internet peuvent refuser d'obéir à des écoutes et enregistrements de données même ordonnés par une cour de justice. Ils peuvent dire qu'il n'y a pas de moyen pratique de le faire.

La proposition de loi changerait tout cela. Elle forcerait les entreprises à reconstruire leur capacité à autoriser le gouvernement à contrôler les communications. Weissman appelle à ce que cela devienne une top priorité. Une proposition de loi est couramment en cours d'écriture. C'est une extension de la loi Communications Assistance for Law Enforcement Act (CALEA) de 1994.

Elle donne aux autorités fédérales des pouvoirs de surveillance très étendus. Le faire, revient à autoriser l'espionage des citoyens américains de manière bien plus intrusive.

CALEA ne s'appliquait à l'origine qu'aux réseaux de téléphonie numérique. Elle forçait les compagnies de téléphone à reconstruire leurs architectures de réseau afin de rendre plus facile les écoutes.

En 2005, les communications en ligne y furent ajoutées. Les prestataires de services ont dû reconstruire leurs réseaux à cet effet. Un des cas fut de permettre l'accès aux coups de téléphone donnés via l'internet sur les applications VOIP, ainsi que les communications en ligne par les programmes de messageries.

Les écoutes et enregistrements par le gouvernement ne datent pas d'hier. Les lois existantes permettent d'enregistrer les communications téléphoniques ou en ligne quelque soit les logiciels ou protocoles utilisés.

L'industrie coopère dans les grandes largeurs. L'ère de la surveillance numérique est bien plus facile que ce que les autorités ne veulent bien le dire. Pousser plus avant CALEA est vraiment aventureux. Le faire autorise l'augmentation des pouvoirs de l'état policier.

Le FBI cite le "principe d'enregistrement". Il le fait pour justifier ses demandes. Il clâme que ce qui peut-être parfois accessible devrait être accessible tout le temps.

Apliqué aux communications téléphoniques et à l'internet, ceci demanderait la construction de téléphones et d'ordinateurs ayant des systèmes intégrés prompts à espionner. Le faire élèverait de beaucoup les pouvoirs de surveillance. Tout le monde pourrait être espionné tout le temps. Les communications privées n'existeraient plus du tout.

L'expansion de CALEA n'est que la partie émergée de l'iceberg. Peut-être que les entreprises de logiciels viendront ensuite. Une autorité législative renforcée pourrait les contraidre à créer des logiciels avec surveillance intégrée. Le faire pourrait sérieusemet compromettre l'inovation dans le domaine.

Appliquer les règles du système téléphonique au développement de logiciels et des communicatons en ligne assure les problèmes à venir. Ce qui est une politique de longue haleine pour les uns, compromet l'inovation pour les autres. Ceci musèlera encore plus la liberté.

Les pouvoirs de l'état policier sont renforcés. Les entreprises sont forcées de se soumettre. Sous le projet de législation, les cours de justice pourront mettre à l'amende. Les enquêtes judiciaires pourront en imposer d'autres. Après 90 jours, les amendes impayées seront doublées quotidiennement.

D'après le conseiller Greg Nojeim du centre pour la démocratie et la technologie:
"Cette proposition poussera les innovateurs vers l'étranger et cela coûtera encore plus d'emplois aux Etats-Unis. Ils devraient aussi bien appeler cette loi, la loi d'insécurité cybernétique et la loi anti-emploi".
L'ancien procureur général Michael Sussman a ajouté:
"Aujourd'hui,si vous êtes une entreprise technologique qui a inventé un nouveau mode de communication populaire, ce n'est plus qu'une question de temps pour que le FBI pointe le bout de son nez avec un ordre de justice afin de pouvoir lire et écouter des conversations. Si les données peuvent aider à résoudre des crimes, le gouvernement sera intéressé. "
En 2010, après que ses réseaux furent piratés, Google commença un cryptage total de ses couriels et messages. Facebook suivit.

Ceci compromet le contrôle et la surveillance du FBI. Les officiels du FBI veulent une autorisation renforcée du CALEA pour le permettre.

Ils disent que le faire n'étend en fait la loi existante qu'aux nouvelles technologies. Cela oblige les entreprises de téléphone et d'internet à autoriser les écoutes. Cela est en fait bien plus que cela. Cela élève la surveillance de masse à un niveau dangereux et sans précédent. Ceci n'est qun autre pas vers la tyrannie totale.

Le 29 Avril, le centre pour la démocratie et le technologie (CDT) titrait: "Les fédéraux poussent pour des capacités de portes arrières (backdoors en informatique) permettant les écoutes."

D'après le technicien expérimenté du CDT Joe Hall:
"Un mandat d'écoute est un mandat de vulnérabilité. Les conséquences non voulues de cette proposition sont très profondes. Au même moment où la nation est concernée par la cybersécurité, la proposition du FBI a le potentiel de rendre les communications bien moins sûres. Une fois que vous avez intégré une capacité d'écoute dans vos produits et services, les criminels de tout poil trouveront un moyen de l'utiliser."
Le President de CDT Leslie Harris a ajouté :
"Ce que le FBI propose semble ne pas être la mer à boire, mais cela vient avec tant de pénalités onéreuses que cela forcera les développeurs de demander à être pré-approuvés par le FBI. Personne ne va vouloir faire face à des amendes qui vont doubler quotidiennement, alors ils iront vers le FBI et anticiperont, détournant les ressources, ralentissant les inovations et résultant dans des produits bien moins sûrs. La triste ironie est que cela sera probablement totalement ineffectif. Construire un outil de communication aujourd'hui est un projet de travail à la maison pour des étudiants de 3ème cycle. Tant est basé sur le logiciel libre que tout peut-être très facilement fait sur mesure à la demande. Les criminels et autres mauvais sujets utiliseront simplement des services de communication bricolés et basés à l'étranger, ce qui les rendra encore plus difficile à contrôler".
L'activiste et universitaire critique des médias Robert McChesney a dit sur Progressive Radio News Hours la façon dont la liberté de l'internet a été compromise. Son nouveau livre: "Digital Disconnect: How Capitalism is Turning the Internet Against Democracy" explique ce qui devrait préoccuper tout le monde.
"Le secteur des médias de masse a fait tout ce qui est possible en son immense pouvoir pour limiter son ouverture et son égalitarisme. Le contrôle furtif des corporations et de l'état sur les utiisateurs d'internet compromet les libertés fondamentales. Le faire est détrimental au potentiel démocratique de la communication numérique."
La liberté d'internet dépend du "coup d'arrêt mis aux forces qui promeuvent l'inégalité, le monopole, le mercantilisme hypertrophié, la corruption, la dépolitisation et la stagnation." Cela veut dire qu'il faut arrêter les puissances de surveillance de masse. Cela a tout à voir avec la restauration des principes démocratiques déchus. Les Etats-Unis sont sur la mauvaise route. Ils sont très proches de mettre un terme à la liberté en soi.