Traduction : Laetsgo, SuperNo, Touchatout

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Illustration de l’article original
Chung Sung-Jun/Getty Images
Je reviendrai là-dessus plus en détail ultérieurement (je suis en bouclage pour un article de magazine) mais cette histoire vient juste de débarquer. Après l'histoire du LIBOR, l'histoire de la manipulation des swaps de taux d'intérêt, l'histoire de la manipulation du prix des carburants en Europe, l'histoire de la manipulation du prix de l'énergie aux Etats-Unis , et (désormais) les innombrables autres variétés de « Tout est truqué » , celle-ci exige évidemment une information immédiate. Via Bloomberg :
Selon cinq vendeurs qui connaissent la pratique, les traders de quelques-unes des plus grosses banques ont manipulé l'indicateur des taux de change utilisés pour déterminer la valeur de millions de milliards d'investissements.

Les employés ont fait des transactions anticipées sur les ordres des clients et truqué les taux WM/Reuters en émettant des transactions avant et pendant la fenêtre de 60 secondes au cours de laquelle les indicateurs sont mis en place, ont déclaré des traders, anciens et actuels, qui ont requis l'anonymat car la pratique est controversée. Les vendeurs s'arrangeaient avec leurs contreparties pour augmenter leurs chances de faire bouger les taux, ont expliqué deux de ces personnes, qui ont travaillé dans l'industrie [NdT : bancaire ! Car ces gens ont l'outrecuidance d'employer le même mot que celui qui désigne le montage des bagnoles à Aulnay ou la fabrication de l'acier à Florange !] pendant plus de 20 ans.
Cette fois les taux qui ont prétendument été truqués sont ceux des échanges de devises ou marchés « FX » (NdT : « Foreign Exchange » ou « Forex », qui font notamment l'objet des pubs pour pigeons « devenez trader »!), ce qui signifie que si cette histoire est vraie, elle va certainement surpasser celle du LIBOR dans son échelle et dans son abomination.

Comme le dit un de mes amis qui travaille à Wall Street, « C'est sans fin ! C'est le plus gros marché du monde ». Bloomberg suggère que cette histoire ne soit que la partie émergée de l'iceberg :
« Le marché FX, c'est comme le Far West », dit James McGreehan, qui a passé 12 ans dans des banques avant de co-fonder en 2009 FX Transparency LLC, sise à Framingham dans le Massachusetts. Celle-ci conseille les sociétés en matière de transactions sur le marché des changes. « C'est aux risques et périls de l'acheteur ! »

Le marché des devises de 4 millions 700 000 milliards de dollars par jour , le plus important du système financier, est l'un des moins régulés. Le conflit inhérent auquel les banques doivent faire face, entre le fait d »exécuter les ordres des clients et de tirer profit de leurs propres transactions, est exacerbé car la plupart des transactions de devises ont lieu à l'écart des bourses.
A nouveau, j'y reviendrai plus tard. Mais le point clé ici est le... heu... Eh bien, le leitmotiv immuable de toutes ces histoires. L'une après l'autre, c'est la même chose : des initiés qui truquent des indicateurs, rognant les économies d'à peu près tout le monde sur la terre, systématiquement et sur des périodes de plusieurs années. C'est l'ultime l'histoire de la taxation sans représentation. Un truc de dingues.