Des manifestants défilent sous une bannière accusant Barack Obama de soutenir le terrorisme, 30.06.2013
© AFPDes manifestants défilent sous une bannière accusant Barack Obama de « soutenir le terrorisme », le 30 juin 2013, au Caire

En faisant le choix de soutenir sans critique les Frères musulmans depuis leur arrivée au pouvoir, le président américain s'est aliéné la fraction de la population égyptienne hostile au président Morsi, observe la presse américaine.

Interdiction de quitter l'Egypte : d'après des sources sécuritaires égyptiennes, le président Morsi et de hauts responsables des Frères musulmans ne peuvent plus sortir du territoire à compter de ce mercredi 3 juillet. Un conseiller de Mohamed Morsi avait auparavant déclaré qu'un coup d'Etat était en cours, d'après l'agence Reuters.

Alors que Morsi est peut-être en train perdre le pouvoir, la presse américaine s'interroge sur la politique de la Maison Blanche en Egypte depuis l'arrivée des Frères musulmans à la tête de l'Etat. The Washington Post souligne le discrédit qui frappe les Etats-Unis, dans un pays qui a longtemps été le plus proche allié de Washington dans le monde arabe.

« Une des rares certitudes dans la situation tumultueuse que connaît l'Egypte cette semaine est que le prestige et l'influence des Etats-Unis sont en berne. Les manifestants anti-gouvernement sur la place Tahrir portaient des pancartes et chantaient des slogans dénonçant l'ambassadeur américain », observe le quotidien.

Si Barack Obama n'est pas entièrement responsable de cette mauvaise image, pour The Washington Post, son gouvernement a favorisé l'anti-américanisme en ne réagissant pas aux coups de force du gouvernement Morsi. La Maison Blanche n'a jamais utilisé l'aide américaine pour pousser les Frères musulmans à changer de politique, estime également le site The Daily Beast. C'est aussi la perception des manifestants égyptiens.

L'ambassadrice Anne Patterson a aggravé le problème lorsqu'elle a déclaré douter que « les manifestations dans la rue puissent produire de meilleurs résultats que des élections », tout en passant sous silence les mesures quasi-autoritaires du gouvernement.

Enfin, en encourageant lundi 1er juillet le président Morsi à « répondre » aux demandes de l'opposition, sans condamner explicitement un hypothétique coup d'Etat militaire, Barack Obama a prêté le flanc à l'accusation de donner un blanc-seing à l'armée, note The Washington Post. Moins sévère, The New York Times estime que la Maison-Blanche n'a de toute façon pas beaucoup d'influence sur les événements actuels en Egypte.