La police chinoise a arrêté quatre cadres supérieurs du groupe britannique GlaxoSmithKline (GSK) en Chine, soupçonnés de corruption, d'infractions économiques "graves" et de délits fiscaux, ont rapporté lundi 15 juillet des médias officiels.

Les cadres arrêtés avaient respectivement des responsabilités dans les ressources humaines, les affaires juridiques, le développement commercial ainsi que dans la direction des opérations du groupe en Chine, a indiqué l'agence d'Etat Chine nouvelle. L'agence ne précise pas leur nationalité, mais les quatre noms cités sont de consonance chinoise.

Selon le quotidien Les Nouvelles de Pékin, plus d'une vingtaine de personnes - dont des fonctionnaires en lien avec les secteurs de la pharmacie ou des agences de voyage - ont été interpellées dans le cadre de l'enquête, qui avait été dévoilée la semaine dernière par le ministère de la sécurité publique. Les autorités chinoises avaient indiqué que GSK China avait "abondamment versé des pots-de-vin au cours des dernières années à des fonctionnaires du gouvernement, à un certain nombre de groupes pharmaceutiques et à des fonds, des hôpitaux et des médecins" pour promouvoir ses produits.

"AUCUNE PREUVE"

Ces avantages étaient accordés "par l'intermédiaire d'agences de voyages et d'autres canaux, sous la forme de corruption directe ou de parrainage", avait précisé le ministère. Le versement de pots-de-vin aux médecins et aux hôpitaux est une pratique courante en Chine pour les groupes pharmaceutiques qui souhaitent que leurs produits soient utilisés.

Au moins un des cadres de GSK a également bénéficié de prestations sexuelles, dans ce que la loi chinoise appelle "corruption à caractère sexuel", ont rapporté Les Nouvelles de Pékin. Une porte-parole de GSK en Chine s'est refusée à tout commentaire, et un porte-parole du groupe situé à Singapour n'était pas en mesure de répondre aux demandes de l'AFP. Une porte-parole de GSK avait déclaré jeudi que l'entreprise était prête à coopérer dans cette enquête et "prenait très au sérieux toutes les allégations de corruption". Elle avait cependant précisé dans un courriel à l'AFP qu'"aucune preuve de corruption de médecins ou de fonctionnaires du gouvernement" n'avait été découverte en Chine.