Retirer une rétrocaveuse d'un trou béant sur la rue Sainte-Catherine est devenu une opération extrêmement délicate, à cause des conduites de gaz qui se trouvent à proximité.


Appelée sur les lieux pour réparer une conduite d'eau au coin des rues Sainte-Catherine et Guy, une rétrocaveuse a terminé son périple à l'horizontale, dans un trou de 12 pieds de profondeur, hier matin, lorsque la chaussée a cédé sous le poids de la machine.

Le conducteur a été conduit à l'hôpital, où il aurait été traité pour un choc nerveux, mais n'aurait pas subi de blessures sérieuses, selon le responsable des infrastructures à la Ville, Richard Deschamps.

La rétrocaveuse a passé la journée dans l'immense cratère, pendant que des experts de la Commission de la santé et de la sécurité et de Gaz Métro évaluaient le meilleur moyen de la sortir. Elle y est d'ailleurs toujours.

En fin de journée, hier, l'arrondissement a déposé un plan d'intervention pour retirer la rétrocaveuse du trou, et attend maintenant l'aval de la CSST, a précisé au Journal Émilie Miskdjian, chargée de communication à l'arrondissement Ville-Marie.

«C'est un trou extrêmement important, car il y a des conduites de gaz juste au nord de Sainte-Catherine, en plus des conduites d'eau et des égouts, et nous ne voulons pas aggraver la situation, ajoute Richard Deschamps. Il faudra lever la rétrocaveuse de la façon la plus droite possible, pour éviter les impacts avec les conduites situées sous la machine.»

Par mesures préventives, des employés de Gaz Métro ont creusé deux trous, de part et d'autre du trou existant, afin d'installer des valves sur les conduits de gaz naturel. Au moment de retirer la rétrocaveuse, le gaz sera coupé. Aucun abonné ne sera affecté.

La Ville ne sait pas combien de temps durera cette délicate opération. Pendant ce temps, la rue Sainte-Catherine est fermée entre les rues Guy et Saint-Mathieu, tout comme la rue Guy, entre les boulevards René-Lévesque et De Maisonneuve.

Une situation inquiétante

Ce n'est pas le premier affaissement de ce genre à survenir dans le même secteur au cours des dernières années.

Le 22 mai 2012, un trou de 13 mètres de profondeur avait été formé par un affaissement de la chaussée au coin des rues Sherbrooke et McGill. Moins d'un mois plus tard, l'effondrement d'une conduite d'égout avait également causé un gros trou au coin des rues Sainte-Catherine et McGill.

«Ça démontre une faiblesse au niveau de l'infrastructure, c'est certain. Je le dis depuis des années: il va falloir faire des investissements importants dans nos infrastructures et au niveau de l'eau», affirme Richard Deschamps, qui ajoute du même souffle que la situation est inquiétante.

«On a été encore une fois, il faut le dire, chanceux dans notre malchance», conclut-il.

L'arrondissement de Ville-Marie a affirmé au Journal ne pas avoir compilé de statistiques concernant les bris de conduites qui ont affecté son territoire depuis 2012.

L'aspirant maire Denis Coderre n'a pas tardé à commenter l'incident, hier, sur les lieux de l'affaissement.

«Je suis inquiet. Je veux savoir quelle est la situation exacte de toute notre infrastructure souterraine. Il est clair que c'est une fois de trop, à chaque fois», a-t-il fait valoir.