Image
Le journal Le Monde, dans son édition en date du vendredi 25 octobre, publie un document fourni par l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden, dans lequel les Etats-Unis ont "volontairement évité de demander" aux services israéliens s'ils étaient mêlés à la cyberattaque qui a visé l'Elysée en mai 2012, mettant ainsi, le doute, sur l'éventuelle responsabilité d'Israël.

Ciblant essentiellement l'accès à l'intranet de l'Élysée, les auteurs de l'attaque y ont introduit un virus très sophistiqué, comparable au virus Flame qu'auraient développé les États-Unis et Israël. Ce programme informatique a la capacité de prendre des captures d'écran à intervalles réguliers, d'ouvrir les micros des ordinateurs pour enregistrer des conversations et de collecter des documents importants.

Selon le rapport de 4 pages publié par Le Monde, on y apprend qu'aucun des services capables de conduire ce type d'offensive électronique au sein du renseignement américain (NSA ou CIA) ou parmi ses proches amis du deuxième cercle (Britanniques ou Canadiens), ne serait responsable de cette opération hostile à l'Elysée. Alors qui donc ? Les Israéliens bien sûr !

"Au terme de son tour d'horizon, où chaque mot est pesé, le rédacteur précise qu'au cours des recherches, la NSA a « volontairement évité de demander au Mossad ou à l'ISNU [la direction technique des services israéliens] s'ils étaient impliqués » dans cette opération d'espionnage contre la tête du pouvoir français.", affirme le journal.

"La NSA ne dit pas que le Mossad a mené l'attaque mais semble, néanmoins, considérer comme nécessaire le besoin de mentionner l'existence d'un doute raisonnable à l'encontre de l'État juif. ", poursuit-il.

Pour étayer et orienter ses soupçons, Le Monde s'appuie sur les déclarations d'un haut responsable de la NSA évoquant l'agressivité des services israéliens à l'égard des États-Unis, dans un document en date de 2008, publié par le Guardian. "D'un côté, les Israéliens sont d'excellents partenaires en termes de partage de renseignements, mais d'un autre côté, ils nous visent pour connaître nos positions sur le Proche-Orient. (...…) C'est le troisième service secret le plus agressif au monde contre les États-Unis.", avait-il déclaré.

"Mais la confiance [entre les services secrets français et israéliens] est parfois entamée par une activité assez intense du renseignement israélien sur le sol français.", insiste le journal, relatant au passage que le contre-espionnage français se serait plaint auprès du Mossad d'avoir utilisé un hôtel parisien comme l'une des bases de l'opération ayant conduit à l'élimination, en janvier 2010, à Dubaï, de Mahmoud Al-Mabhouh, un cadre de l'organisation terroriste du Hamas, spécialiste de l'achat clandestin d'armes.

Le Bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pour sa part, affirmé au Monde qu'« Israël est un pays ami, allié et partenaire de la France et ne gère aucune activité hostile qui pourrait porter atteinte à sa sécurité ».