«Notre société va voir surgir de plus en plus de psychopathes. S'il n'y avait que quelques individus auparavant, leur nombre est aujourd'hui difficile à déterminer», affirme vendredi l'avocat pénaliste flamand Jef Vermassen dans Het Laatste Nieuws.

Selon M. Vermassen, il n'y a qu'une explication à ce phénomène: «dans la société actuelle, personne n'a encore une vision claire de ceux qui se préparent, dans un isolement total, à frapper».

Kim De Gelder, Hans Van Themsche, Ronald Janssen... Notre pays abrite de plus en plus de psychopathes, ce qui constitue une évolution inquiétante pour l'avocat. «Je me suis encore fait la réflexion il y a quelques mois, lorsque j'ai vu un homme reproduire sans la moindre émotion, lors d'une reconstitution, le viol d'une femme sur une poupée. Je suis de plus en plus souvent confronté à des gens sans la moindre empathie», explique-t-il. «Dans les années 70 et 80, mes premières années en tant qu'avocat, je ne rencontrais que rarement ce genre de psychopathes. Il y avait un énorme contrôle social. Il y avait évidemment déjà des psychopathes à l'époque, mais le contrôle social permanent avait un impact positif sur les déséquilibrés.»

Des malades mentaux, il y en a toujours aujourd'hui, mais ils se cachent dans un cocon et personne ne semble les remarquer. «C'est très dangereux», s'inquiète Jeff Vermassen, qui parle d'une «psychopatisation de la société». «Les gens s'intéressent moins aux autres, mais juste à eux-mêmes. Certains pensent qu'ils sont le centre de tout, le matérialisme est devenu un nouveau dieu. La société a sur ce point fortement changé, elle est devenue moins empathique. Je préfère d'ailleurs parler de sociopathes que de psychopathes. Ces criminels sont socialement perturbés.»