La société Mars One a retenu plus d'un millier de candidats, dont deux Suisses, pour les préparer à coloniser la planète rouge. Le premier vol, un aller simple, est prévu pour 2024.

Les candidats ne manquent pas pour aller sur Mars même si la technologie pour y envoyer des humains n’existe pas encore.
© AFP/Mars OneLes candidats ne manquent pas pour aller sur Mars même si la technologie pour y envoyer des humains n’existe pas encore.
Qui veut un aller simple pour la planète rouge ? La société Mars One, qui ambitionne d'y envoyer des colons, a retenu 1 058 personnes, dont deux Suisses, pour passer des tests d'aptitude. Au final, 24 d'entre eux pourraient un jour s'envoler vers Mars. Une sélection qui va laisser sur leur faim près de 200 000 candidats au voyage originaires de 140 pays.

Batterie d'examens

Sur les 586 hommes et 472 femmes qui participeront aux examens, 385 ont moins de 25 ans. Mais des retraités figurent aussi sur la liste. « Nous avons averti par e-mails les personnes choisies le 30 décembre et dès le 6 janvier nous allons entrer en contact avec elles pour lancer les premières auditions », a expliqué Bas Lansdorp, fondateur et PDG de la firme.

Rémy Shearer, candidat genevois pour aller sur Mars
© Inconnu« C’est une aventure sans précédent. Je suis déterminé à y aller, même si je suis marié et père de deux enfants », Rémy Shearer, candidat genevois
Les heureux élus sont pour l'instant sous le coup de l'émotion. «C'est une aventure sans précédent. Un rêve auquel il m'est impossible de renoncer, même si je suis marié et père de deux enfants. Je craignais de voir ma candidature rejetée, mais je suis toujours partant», nous affirme Rémy Shearer, un Genevois qui fait partie de la sélection des 1058 candidats. Il va donc participer aux examens physiques, émotionnels, médicaux, mentaux et surtout aux simulations, notamment en groupe, qui devront commencer prochainement selon le site de Mars One.

Une émotion partagée par Erik Sapre, un jeune Américain de 28 ans : « J'ai reçu un message me disant que ma candidature était retenue, ce qui m'a occasionné une montée d'adrénaline. Pourtant le départ n'est pas pour maintenant », a-t-il expliqué au journal Tennessean. Le premier groupe de quatre colons ne devrait en effet pas s'envoler avant 2024. Ensuite des équipes de quatre personnes partiraient tous les 4 ans. Le dernier groupe prendrait ainsi place à bord d'un engin spatial en 2044 seulement.

Un buzz géant ?

Le recrutement paraît sérieux, mais la suspicion générale face au projet est de mise. Outre l'aspect purement technique - par exemple savoir comment les Terriens transformés en Martiens fabriqueront leur oxygène - les 6 milliards de dollars pour financer le projet sont loin d'avoir été trouvés. Mars One parle de réaliser des émissions de télé-réalité pour lever des fonds. Une perspective hasardeuse pour trouver une somme aussi énorme, signalent des experts de la télévision. Il convient donc de se demander s'il s'agit vraiment d'envoyer une fusée dans les étoiles ou de lancer un buzz planétaire pour assurer le succès d'une télé-réalité bien terrestre.