Ce jeudi soir, deux élèves de Terminale ES, âgés de 17 ans, ont été définitivement exclus du lycée Rosa-Parks de Montgeron (Essonne) après s'être pris en photo en train de réaliser le geste de la «quenelle», le signe de ralliement de l'humoriste controversé Dieudonné, dans l'enceinte de l'établissement le 6 décembre 2013.

Ils avaient été placés en garde à vue lundi après le dépôt de plainte de leur professeure principale le 3 janvier pour «apologie de crime contre l'humanité». L'enseignante avait été alertée par un camarade témoin des faits et s'était sentie visée. Circonstance aggravante, l'un des lycéens posait devant un ananas, référence à la chanson «Shoah nanas», chantée dans ses spectacles par Dieudonné sur l'air «Chaud cacao» d'Annie Cordy.

Ces deux élèves comparaissaient jeudi devant le conseil de discipline du lycée pour «réalisation dans l'établissement d'une photographie à caractère raciste» et «récidive dans des provocations racistes», précise le rectorat de Versailles. Lundi soir, ils avaient été brièvement auditionnés sous le régime de la garde à vue par des policiers du commissariat de Montgeron avant d'être remis en liberté.

Selon plusieurs sources, le duo n'en serait pas à son coup d'essai. Il se serait déjà fait remarquer pour avoir voté pour Hitler et Klaus Barbie aux élections de délégués de classe, ce que confirme le rectorat.

Si le conseil de discipline a voté leur exclusion définitive avec effet immédiat, cette décision peut encore fait l'objet d'un appel sous huit jours.
«Il revient au directeur académique de leur trouver un nouveau lycée», indique le rectorat.

«Je l'ai fait, c'était juste pour m'amuser et je ne voulais pas le faire contre qui que ce soit, en fait. On m'a dit que j'avais fait un geste antisémite mais moi c'était pas pour ça que je voulais le faire. On voulait le faire contre la société en fait», a déclaré l'un des deux lycéens incriminés, interrogé par France Culture.

Le parquet d'Evry, qui avait ouvert une enquête, précise que si la qualification retenue pour la garde à vue reprenait celle de la plainte de l'enseignante, à savoir «apologie de crime contre l'humanité», elle ne présage en rien de la nature d'éventuelles futures poursuites à l'encontre de ces jeunes.