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© Photo Archives / Agence QMILe journaliste du Toronto Star s'est fait passer pour une Canadien français.
Un journaliste du Toronto Star dit avoir pu éviter un kidnapping en Ukraine en se faisant passer pour un Canadien français, amadouant ainsi ses assaillants sensibles au bilinguisme canadien.

Mitch Potter était à Slavyansk, en Ukraine, mercredi dernier, lorsque trois hommes et une femme, des unilingues russes, l'ont accosté lui et son interprète en réclamant leur passeport. «J'avais laissé expressément le mien dans notre chambre, car «Canada» [...] est un mot particulièrement à proscrire dans cette région de l'est de l'Ukraine sous occupation russe», relate le journaliste dans un billet publié en ligne sur le site du Toronto Star. En effet, les prorusses de l'Ukraine n'apprécient guère la position canadienne en faveur de l'Ukraine depuis le début des troubles dans ce pays.

Le reporter chevronné raconte qu'il était sur le point, comme un collègue américain la veille, de se faire amener en détention forcée lorsque, pris de panique et tentant une dernière chance, il s'est mis à bafouiller quelques mots en français.

« Parlez-vous français ? » a-t-il demandé à ses assaillants. Je suis un journaliste canadien. Franco-Canadien», a-t-il aussitôt ajouté, ce que son interprète s'est empressé de traduire.

« Mon bafouillage lamentable de l'autre langue officielle du Canada a été suffisant pour convaincre les désespérés et paniqués Russes unilingues en Ukraine que nous n'étions pas vraiment l'ennemi. Le français, ironiquement, était notre carte "sortez de prison" dans une région de l'Ukraine où [le russe] n'a pas de statut officiel avec le nouveau gouvernement à Kiev. »

M. Potter est ainsi parvenu à convaincre ses bourreaux qu'ils comprenaient leur sort de par sa situation de Canadien francophone. Le quatuor a serré la main au journaliste et à son interprète, les laissant partir en leur disant un timide «désolés» à la toute fin.