Image
© LP/Alexandre OudartAndrew Geddes, au centre, lors des championnats de France, en 2010, aux côtés notamment de le joueuse Aravane Rezai (casquette).
Le monde du tennis va-t-il être secoué par une nouvelle affaire Camaret, du nom de cet ancien entraîneur condamné en février à 10 ans de prison pour viols ? Un coach du Levallois Sporting Club (Hauts-de-Seine) a été mis en examen ce mercredi pour « viols et agressions sexuelles sur mineures »

Inconnu des services de police, Andrew Geddes avait été interpellé lundi par la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire pour des soupçons de pédophilie sur de jeunes élèves âgées de 12 à 17 ans. Il a été incarcéré jusqu'au 12 mai, date à laquelle la justice statuera sur son éventuel placement en détention provisoire, selon le procureur de la République de Nanterre, Robert Gelli.

Cet homme, âgé de 48 ans et né en Angleterre, mais qui a la nationalité française, a reconnu, durant sa garde à vue, avoir commis un viol contre une des trois élèves qui ont porté plainte. «Il ne conteste pas les relations sexuelles avec ces trois jeunes filles, mais assure qu'elles étaient consentantes. Il a reconnu toutefois un viol dans un cas particulier» explique le magistrat. «Il a le comportement de quelqu'un qui use de sa position pour obtenir des faveurs sexuelles. Il a une certaine emprise sur ces jeunes filles», ajoute le procureur de Nanterre. Certaines des relations sexuelles entre l'entraîneur et ses «protégées» ont été filmées. «Des vidéos qui auraient pu servir à exercer un chantage à l'encontre d'une jeune fille si elle avait décidé de parler», estime le magistrat.

«Le parquet a pris des réquisitions de mandat de dépôt à son encontre», a précisé le procureur.

Les viols et agressions sexuelles se seraient déroulés entre 1999 et 2005, lorsque l'homme travaillait à Sarcelles (Val-d'Oise). D'abord sur l'une de ses anciennes élèves, âgée de moins de 15 ans au moment des faits, entre 1999 et 2001. Puis sur deux autres adolescentes âgées de moins de 18 ans, à plusieurs reprises entre 2001 et 2005.

VIDEO. L'entraîneur de tennis de Levallois reconnaît un viol



Une plainte déposée en février, deux autres en mars

La plainte de la première victime, déposée en février, a déclenché l'ouverture d'une information judiciaire début mars. Les deux autres jeunes filles ont brisé l'omerta en mars. Selon le parquet, contacté par Le Parisien, les faits rapportés se sont produits, outre à Sarcelles, dans les Yvelines, à La Baule (Loire-Atlantique) et à Paris, au gré des déplacements lors des tournois. L'homme aurait également sévi dans les Hauts-de-Seine et le Val-d'Oise. Les faits se seraient déroulés tantôt à son domicile, dans sa voiture, tantôt dans les locaux du club de Sarcelles ou lors de déplacements pour des matchs ou des tournois.

VIDEO. Viols dans le milieu du tennis: Isabelle Demongeot appelle à briser la loi du silence



Âgé de 48 ans et ayant passé une grande partie de sa vie dans le New Jersey (Etats-Unis), cet homme a été déféré devant les magistrats de Nanterre mercredi matin. Selon le parquet, il a reconnu les faits, mais n'avait pas conscience que cela pouvait être perçu comme des relations non consenties. «Il reconnaît avoir eu des relations sexuelles complètes dans certains cas, des fellations et des masturbations dans d'autres», a indiqué une source policière. Le quinquagénaire aurait reconnu devant les enquêteurs avoir été «violent» avec deux des jeunes filles mais il se sentait «dans une relation amoureuse».

L'instruction en cours doit permettre de déterminer s'il existe d'autres victimes, ajoute le parquet de Nanterre, même il n'y a pour l'instant «aucun élément pour dire qu'il y a d'autres victimes que les trois adolescentes».