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Confronté à une détérioration pratiquement irréversible de ses relations avec la Turquie, sans l'appui de Moubarak Israël est de plus en plus isolé au Moyen Orient et ne peut plus désormais compter sur les USA dont l'influence dans cette région est sur le déclin. Le régime sioniste a donc envoyé des fusils à lunettes pour équiper des snipers afin d' aider Moubarak à abattre les Egyptiens qui dirigent les manifestations.

Israël est dans une situation stratégique désespérée. Sans Moubarak Israël n'a pratiquement plus de pays ami dans la région raison pour laquelle le gouvernement israélien encourage la répression féroce contre l e peuple égyptien qui descend tous les jours dans la rue et paie un prix très lourd pour mettre fin à la dictature Moubarak : plus de 150 morts des milliers de blessés.

A la fin des années 70 Israël et l'Egypte ont signé des accords de paix dont Moubarak a hérité après l'assassinat du Président Anwar Sadat. Pendant longtemps les relations entre Moubarak et le régime sioniste sont restées plutôt froides. Moubarak a refusé de se rendre en Israël à une exception prés celle des funérailles d'Ytzhak Rabin.

Les relations entre l'armée israélienne et l'armée égyptienne ont eu lieu entre militaires de bas échelon sans qu'aucun exercice conjoint ne soit mené. L'opinion publique égyptienne malgré les accords de paix est restée profondément hostile au régime sioniste les relations civiles restant principalement du ressort d'une petite minorité de fonctionnaires et d'hommes d'affaires.

Malgré tout cela la « paix froide » comme d'aucun ont qualifié cette paix israélo égyptienne a constitué l'alliance stratégique la plus importante pour Israël au Moyen Orient. La sécurité fournie par cette alliance a permis à Israël de concentrer toutes ses forces au Nord et dans les territoires palestiniens occupés. Dés 1985 Israël a pu réduire ses dépenses militaires ce qui a largement contribué à son essor économique.

Alors qu'en Israël le gouvernement était dirigé par Menahem Begin Moubarak a pris les reines du pouvoir en Egypte et ne les a plus lâchées depuis. Il a travaillé avec 8 premiers ministres israéliens différents. Il a eu des relations proches avec Rabin et Netanyahou. Ces deux dernières années malgré un processus de paix moribond entre les Israéliens et l'Autorité Palestinienne et une nette dégradation des relations souvent clandestines avec le Monde Arabe dit « modéré » en ce qui concerne leur politique étrangère vis-à-vis du régime sioniste - l'Arabie Saoudite la Tunisie après notamment l'Opération Plomb Durci contre Gaza - Moubarak a reçu Netanyahou à la fois au Caire et à Sharm el-Sheikh.

Moubarak a aidé activement Israël à maintenir le blocus illégal de Gaza et en cela il est complice des crimes de guerre commis par les Israéliens contre la population palestinienne.

Moubarak a également appuyé la politique sioniste de diabolisation de l'Iran mais aussi du Hezbollah au Liban. Il a condamné le processus démocratique qui a vu le renversement du gouvernement Hariri soutenu par les pays occidentaux pour protéger les intérêts d'Israël car il a toujours œuvré en ce qui concerne le Liban pour défendre les intérêts sionistes de même que son allié privilégié le roi Abdallah d'Arabie Saoudite qui vient d'apporter son soutien à Moubarak et sa répression contre le peuple égyptien. Il est vrai que ce monarque dictateur risque d'être le prochain sur la liste des dirigeants arabes de régimes autoritaires à être renversé ce d'autant plus vite que vu son grand âge et sa santé fragile les prétendants à sa succession ont déjà commencé à s'entre dévorer.

La dictature de Moubarak vit ses dernières convulsions. L'incertitude sur ce qui se passera ensuite - dictature militaire de Suleiman redoutable et redouté chef des renseignements chien fidèle de Moubarak et en contact étroit avec les Sionistes ou processus démocratique mis en place l'armée se contentant d'éviter le chaos- font qu'Israël se retrouve désormais avec seulement deux alliés eux-mêmes ébranlés. Ces derniers le roi Abdullah de Jordanie et L'Autorité Palestinienne dirigé par Mahmoud Abbas ont jusqu'à présent assuré la sécurité du front Est du régime sioniste.

Mais la relation d'Israël avec ces deux alliés reste précaire. Le roi de Jordanie a refusé à plusieurs reprises de rencontrer Netanyahou soucieux de préserver son royaume face à une rue jordanienne elle aussi très hostile à Israël et qui n'a pas non plus accepté le traité de paix signé entre la Jordanie et l'entité sioniste. Quant à l'AP d'Abbas elle est aussi chancelante que peut l'être le régime de Moubarak à l'heure actuelle Abbas étant perçu par la majorité des Palestiniens comme un collaborateur d'Israël ayant vendu leurs droits fondamentaux.

Reste pour Israël à trouver de nouveaux alliés sûrs dans la région mais lesquels ?

Tous les régimes arabes dits modérés - c'est à dire reconnaissant Israël publiquement ou clandestinement- sont ébranlés. Israël pourrait jouer la carte de la Syrie où les US viennent d'envoyer un ambassadeur. Trop tard probablement la Syrie s'est rapprochée ces dernières années de l'Iran notamment en matière de coopération militaire. La Syrie ne va certainement pas faire machine arrière et ce d'autant que le Tribunal Spécial Liban TSL - une entreprise américano sioniste ayant eu l'aval de l'ONU- devrait prochainement l'incriminer dans l'assassinat de Rafik Hariri. Cette accusation repose sur la base de faux témoignages et d'appels téléphoniques truqués les services secrets israéliens ayant eu à leur solde pendant des années un réseau d'espions libanais leur permettant de contrôler les Télécommunications libanaises à distance.

Les images des manifestations continuelles en Egypte a déclenché en Israël un puissant signal d'alarme. Les services secrets israéliens pourtant bien implantés en Egypte - un réseau ayant notamment infiltré comme au Liban les Télécommunications égyptiennes y a récemment été démantelé- n'ont pas su détecter ce qu'Israël considère comme une menace pour sa sécurité : L'avènement d'un état démocratique en Egypte.

Israël est entrain de basculer dans une situation de détresse stratégique. Au point que le régime sioniste a envoyé des armes à Moubarak. La TV Al Jazeera - qui a été interdite en Egypte mais vient de refaire surface pour couvrir les évènements - reprenant les dires d' un officier égyptien à la retraite a révélé dimanche soir avoir des informations selon lesquelles plusieurs avions israéliens équipés d'armes auraient atterri à l'aéroport du Caire. Selon cet officier, il s'agit notamment des fusils de snipers destinés à liquider les chefs des manifestations.

Le Nouveau Moyen Orient tel que les peuples de la région sont entrain de le dessiner et non pas tel que les puissances coloniales occidentales au service du Sionisme le voulait pourrait engloutir le dernier bastion du colonialisme détesté rejeté par tous et considéré partout comme la principale menace à la paix mondiale.