Une voiture de police et un mystérieux individu étaient devant l'entrée de l'immeuble de Charlie Hebdo, très tôt dans la matinée au cours de laquelle allait se dérouler l'attaque.

Dans le flot incessant d'informations survenues depuis mercredi 7 janvier, jour de l'attentat commis au siège de Charlie Hebdo, le plus difficile consiste à hiérarchiser et séparer les réactions émotionnelles des faits bruts.

Une heure seulement après la tuerie, France Info a collecté plusieurs témoignages de témoins ou voisins des journalistes assassinés. Sur le site de la radio publique, l'un de ces témoignages, d'une durée de 1'08, est intitulé "Ce qui a été dit dans l'immeuble, c'est 'on va venger le prophète'" (Un voisin de la fusillade)".

La rédaction de France Info a ainsi mis en exergue ce qu'elle juge être l'élément d'information le plus important rapporté par ce témoin travaillant dans l'immeuble : le fait qu'il ait entendu (ou qu'on lui ait rapporté) la déclaration prononcée par l'un des terroristes et relative à une "vengeance du prophète".


Problème : une autre partie de son propos -davantage intéressante à creuser- n'a pas été mise en avant par la radio.

* Selon cet homme, « une voiture de police » était présente à son arrivée, vers 7h30. Détail curieux mais pas extraordinaire, a priori : l'équipe de Charlie était réputée être protégée par la police, bien que deux proches du directeur -sa compagne Jeannette Bougrab et son collègue Laurent Léger- aient affirmé que la protection statique policière face à l'immeuble avait été récemment retirée.

* En revanche, le témoin sollicité par France Info précise qu'il a également observé la présence, devant l'entrée de l'immeuble et en cette heure matinale (7h30), d'un individu, outre les policiers, qu'il a lui-même jugé « suspect ».

Police
Photographie de Google Maps -datée d'août 2014- de l'entrée de l'immeuble de Charlie Hebdo
Son témoignage, ignoré par la presse traditionnelle, soulève pourtant trois questions fondamentales :

- Pourquoi la police était-elle présente face à l'immeuble à 7h30 et absente durant la tuerie survenue vers 11h30 ?

- Pourquoi la police, qui avait cessé de surveiller l'entrée depuis plusieurs semaines/mois, s'était-elle manifestée ce jour-là ?

- Quelle était la motivation de cet inconnu, présenté comme suspect, pour attendre, face à une voiture de police, devant l'entrée d'un immeuble dans lequel se déroulera un attentat quatre heures plus tard ?

Chose curieuse : aucune mention de cette triple anomalie (la présence matinale d'une « personne suspecte » au vu de policiers inhabituellement en faction) n'a été faite par François Molins, procureur de la République de Paris (proche de la mouvance sioniste), lors de ses conférences de presse.