« Il m'a tiré dessus, il m'a tiré dessus. Oh mon dieu, je perds mon souffle. »
Eric Harris est mort le 2 avril, à Tulsa dans l'Oklahoma, succombant au tir mortel d'un officier judiciaire de réserve américain, rapporte le NY Daily News. Après avoir couru après lui dans la rue, Robert Bates, un ancien policier de 73 ans, l'appréhende, et lui tire dessus par erreur, pensant faire usage de son Taser.

Cette nouvelle bavure policière aux Etats-Unis entre un membre des forces de l'ordre blanc et un suspect noir est passée plutôt inaperçue jusqu'à la diffusion d'une vidéo de l'interpellation par la police, dimanche 12 avril. Une minute douze d'une scène stupéfiante. Les images montrant les circonstances de la mort de Walter Scott en Caroline du Sud, abattu de plusieurs balles dans le dos quelques jours plus tard, avaient fait basculer l'afffaire, qui aurait pu rester un fait divers comme il y en tant aux Etats-Unis.

« Une erreur »

On y voit l'interpellation d'Eric Harris depuis la caméra portée par l'officier Bates, qui assistait les policiers cherchant à arrêter le suspect après l'avoir pris en flagrant délit, tentant de vendre une arme à des policiers sous couverture. Alors que M. Harris, qui n'était pas armé, passe en courant à côté de sa voiture, M. Bates le poursuit. Alors qu'il l'a déjà rattrapé, il lui tire une balle dans le corps, persuadé qu'il tient son Taser en main. Et lâche son arme, affolé.

« C'était une erreur. » Voilà l'explication officielle donnée ensuite, explique le NY Daily News dans un nouvel article publié après la révélation de la vidéo.

Mais le moment le plus choquant de la vidéo, souligne le site Vibe, arrive après le coup de feu. Eric Harris, touché, crie alors de douleur et de panique.

Le suspect blessé est alors toujours violemment maintenu au sol par au moins trois policiers, dont on peut entendre l'un d'eux lancer, en conclusion de la vidéo : « J'emmerde ton souffle. »

Selon Vibe, le capitaine Billy McKelvey a affirmé que la police n'enquêterait pas sur la mort d'Eric Harris à moins que le bureau du shérif ne leur demande. « Et ils ne nous ont pas demandé de le faire. »