Le Premier ministre égyptien, Ahmed Chafic, a confirmé officiellement à la BBC que le départ du président était en discussion et que "la situation serait clarifiée rapidement". Hosni Moubarak pourrait transmettre rapidement, peut-être dès ce soir lors d'une allocution télévisée -enregistrée- à 21h, ses pouvoirs à son vice-président, Omar Souleimane.

Cette fois, alors que la contestation ne faiblit pas au bout de son 17e jour et s'étend même à toute l'Egypte, avec des revendications sociales s'ajoutant aussi aux exigences politiques, la démission d'Hosni Moubarak se précise. Et de manière officielle, pas seulement sur la base de rumeurs. Le président pourrait même l'annoncer lui-même lors d'une allocution télévisée, enregistrée au préalable et qui sera diffusée à 21h.

Les choses se sont accélérées en milieu d'après-midi. Le Premier ministre égyptien, Ahmed Chafic, a tout d'abord confirmé à la BBC que le départ du président était en cours de discussion. Hossan Badrawi, le sécrétaire général du Parti national démocrate (PND), le parti au pouvoir, est ensuite allé plus loin en expliquant qu'Hosni Moubarak allait "probablement" annoncer qu'il transmettait ses pouvoirs à son nouveau vice-président, Omar Souleimane, lors d'une allocution télévisée -allocution, qui, à cet instant, n'était pas confirmée.

Rôle pilier de l'armée

Surtout, un peu plus tard, vers 17h20 locales (16h20), l'armée, pilier du régime et sans qui rien ne se fait en Egypte, est intervenue à son tour à la télévision. Elle a annoncé que son conseil supérieur "allait siéger en permanence pour prendre les mesures nécessaires pour protéger le peuple". Un responsable de l'armée a également dit attendre des ordres "qui vont faire plaisir aux gens".

Ces déclarations laissent supposer que l'armée a poussé Moubarak au départ. Reste à savoir s'il s'agit d'une simple transition plus ou moins institutionnelle avec les militaires aux commandes ou d'un coup d'Etat classique.

Ambiance survoltée place Tahrir

Pendant ce temps, la place Tahrir au Caire, où la nuit est maintenant tombée, est toujours noire de monde. L'ambiance y est survoltée après les différentes annonces de l'après-midi. L'armée, qui entoure toujours les accès, reste neutre et ne bouge pas.

Pourtant, vers 18h locales (17h, heure française), le ministre de l'Information a démenti une démission d'Hosni Moubarak. Sur la télévision d'Etat, Ahmed Chafic a quant à lui nuancé ses propos tenus plus tôt à la BBC en expliquant que "tout est entre les mains de Moubarak".