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Le président égyptien a laissé le pouvoir au Conseil suprême des forces armées, dirigé par le ministre de la Défense, Mohamed Tantaoui. A 75 ans, c'est lui qui dirige donc de fait le pays pour l'instant et doit assurer la transition jusqu'à la présidentielle de septembre.

A son 18e jour de contestation, la rue égyptienne a donc obtenu ce qu'elle réclamait depuis le mardi 25 janvier : Hosni Moubarak est parti. Soit. Et maintenant ? Qui dirige l'Egypte ? Comment vont se dérouler les six mois qui vont précéder la présidentielle, prévue courant septembre ?

Une chose est sûre : si le raïs, au pouvoir depuis 1981, n'est plus là, le régime qu'il représentait est toujours là. Et ce régime, c'est l'armée. Et c'est donc l'armée qui gère désormais la situation puisque le pouvoir a été remis au Conseil suprême des forces armées -si la Constitution avait été suivie à la lettre, le président du Parlement aurait dû succéder à Hosni Moubarak.

Souleimane écarté ?

Composé d'une dizaine de membres, ce Conseil suprême des forces armées est dirigé par le ministre de la Défense, le maréchal Mohamed Tantaoui, âgé de 75 ans et en poste depuis 20 ans. De la crise de Suez en 1956 à la guerre des Six-Jours (1967) puis à la guerre du Kippour (1973), Mohamed Tantaoui a participé à trois guerres contre Israël. Son passé militaire et son ancienneté font de lui un possible prétendant à l'élection présidentielle. Certains spécialistes de la politique et de l'armée égyptiennes estiment néanmoins qu'il ne jouit que d'un soutien limité parmi les hommes de rang et qu'il est déconnecté de la jeunesse égyptienne, qui a mené la révolte. Quoi qu'il en soit, en tant que nouveau dirigeant du pays, il a salué la foule depuis le balcon du palais présidentiel vendredi à 19h30, heure locale, 90 minutes après l'annonce de la démission d'Hosni Moubarak.

L'autre homme clé de ce Conseil est Sami Aman, le chef d'Etat-major des armées. Jeudi, la télévision d'Etat avait indiqué qu'Omar Souleimane, le vice-président, ne faisait pas partie de ce Conseil. Il pourrrait donc de fait être écarté de la suite des opérations.