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L'Autorité palestinienne devait déposer ce jeudi devant la Cour pénale internationale (CPI), à laquelle elle a adhéré en avril dernier, deux dossiers qui accuseraient Israël de crimes de guerre en Cisjordanie et à Gaza au cours du conflit de 2014 (2.100 morts côté palestinien et 67 côté israélien). Ceux-ci doivent étayer l'enquête préliminaire lancée par la procureure Fatou Bensouda. Ces documents comporteraient des cartes et des images satellites.

« Le dossier que nous allons soumettre va s'attacher à démontrer que les violations commises par les Israéliens sont continues et qu'elles sont le résultat d'une politique planifiée, intentionnelle, systématique et étendue », a expliqué à RFI Mustafa Barghouti, député indépendant et responsable du comité palestinien sur la CPI.

« Notre objectif est de prouver que des crimes graves ont été commis et qu'ils sont assez graves pour que la CPI déclenche une enquête. Nous allons apporter des preuves de ce qui s'est passé en termes de crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Une partie de notre présentation va consister à démontrer la responsabilité des plus hauts dirigeants militaires, politiques et économiques de l'Etat israélien, particulièrement en ce qui concerne des crimes contre la population civile », a-t-il ajouté. La mort de plus de 500 enfants devait être mise en avant.
« L'ONU a rapporté des cas comme celui d'un enfant de 6 ans blessé à l'abdomen et qui se tenait les intestins. Il a demandé de l'aide, qu'il n'a pas obtenue. Il est mort à cause de l'attitude des Israéliens. Israël ne peut échapper à toute responsabilité pour ces crimes de guerre », a poursuivi Mustafa Barghouti.
Des enquêteurs de l'Onu ont affirmé le 22 juin qu'Israël et que des groupes palestiniens avaient commis des exactions pouvant constituer des crimes de guerre :
« La commission a été en mesure de réunir des informations substantielles montrant de graves violations du droit international humanitaire et de la réglementation internationale sur les droits de l'homme de la part d'Israël et des groupes armés palestiniens. Dans certains cas, ces violations peuvent être assimilées à des crimes de guerre ».

« Le fait que les autorités politiques et militaires (israéliennes) n'aient pas modifié leurs moyens d'action, en dépit du nombre considérable d'informations sur le niveau élevé de morts et de destructions à Gaza, pose la question de possibles violations du droit international humanitaire par ces responsables, qui peuvent être assimilées à des crimes de guerre », poursuit le rapport.
Le Hamas s'est félicité d'une « condamnation » de « l'occupant sioniste », sans réagir aux accusations portées contres des groupes palestiniens. Il appartient désormais à la procureure de la CPI d'ouvrir ou ne pas ouvrir une enquête. Pays non adhérent à cette Cour internationale de justice, Israël a déjà fait savoir qu'il s'oppose à toute coopération.