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© AFP/ Odd AndersenLa police a arrêté un homme ayant passé sa carte d'identité au micro-onde, mardi à l'aéroport de Francfort
Un Allemand a été arrêté à l'aéroport de Francfort mardi. Il avait mis sa carte d'identité au micro-onde pour désactiver sa puce RFID.

Un homme de 29 ans a été arrêté à l'aéroport de Francfort mardi, pour avoir passé sa carte d'identité au micro-ondes, rapporte l'agence de presse allemande dpa . Selon la police, l'homme aurait pris cette décision pour désactiver la puce RFID embarquée dans toutes les cartes d'identité allemandes depuis 2010, explique le quotidien américain "The Washington Post" . Selon lui, elle menaçait, son droit au respect de sa vie privée en permettant de l'espionner.

Il risque une amende ou une peine de prison pour avoir modifier illégalement des documents officiels. Ceux-ci appartiennent à l'Etat, selon la loi allemande.

Plusieurs tutoriaux

Cette homme n'est pas le premier à avoir eu cette idée : plusieurs tutoriaux montrant comment désactiver cette puce sont disponibles en ligne sur YouTube. L'un d'entre eux, remontant à 2011, enseigne par exemple la bonne méthode pour faire bouillir ses documents d'identité... L'opposition à la mise en place de cette puce avait été forte en 2010. Un sondage, commandé par le gouvernement, était alors arrivé à la conclusion qu'il faudrait "dix ans au document pour être accepté".


Les révélations de l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden sur les pratiques de surveillance de l'Agence nationale de sécurité américaine ont renforcé la méfiance des Allemands, très sensibles à ces questions du fait de leur histoire, marquée notamment par l'espionnage pratiqué par la Stasi, la police politique de l'ex-Allemagne de l'Est.

Mi-juin, une "place Edward Snowden" a même été inaugurée à Dresde. Celui-ci avait notamment révélé que la NSA écoutait les communications de nombreux citoyens allemands, dont celles d'Angela Merkel.

Les ventes de machines à écrire ont elles aussi augmenté, le bon vieux papier étant considéré comme plus sûr qu'un e-mail pour éviter les grandes oreilles de la NSA, rapporte le "Daily Mail" . Patrick Sensburg, le rapporteur de la commission parlementaire allemande enquêtant sur l'espionnage commis en allemagne par la NSA, avait lui déclaré il y a un an penser à rédiger son rapport avec une machine à écrire, selon "Le Monde" .