N'en pouvant plus de mentir sur sa compromission avec les dictateurs des régimes arabes, Michèle Alliot-Marie a tenté, en vain, de camoufler son soutien à celui de Bahreïn, où la police a tué cette semaine au moins quatre manifestants désarmés.

L'hebdomadaire Le Point rappelle d'abord, sur son site internet, que MAM, lorsqu'elle était ministre français de l'Intérieur en 2007, a conclu un accord de coopération avec la police de cette pétro-monarchie du Golfe arabo-persique, qui réprime sauvagement la contestation dans les rues de Manama, la capitale.

In extremis, la France a annoncé ces derniers jours la suspension des livraisons de matériels anti-émeutes (gaz lacrymogènes, matraques, etc.) à Bahreïn et à la Libye. Ce dont ces dictatures se moquent éperdument : qu'ils aient ou pas épuisé leurs stocks d'armes non mortelles, le roi de Bahreïn et le colonel Kadhafi font tirer sur leurs foules à balles réelles, quand ce n'est pas au missile anti-char (made in France ?) comme l'ont rapporté dimanche des médias italiens et israéliens.

Confondue tant par ses mensonges que par ses mauvaises actions - et en attendant de devoir éventuellement répondre des compromissions avec le régime libyen de son collègue ministre et compagnon Patrick Ollier - Michèle Alliot-Marie a tenté, dans son costume récent de ministre des Affaires étrangères, de camoufler l'accord de police France-Bahreïn. Mauvaise pioche : un journaliste du Point avait eu le réflexe d'enregistrer les pages du site web du ministère, ce qui lui permet de révéler le tripatouillage.

Rappelons enfin que le soutien du gouvernement français aux dictatures des pays arabes est parfaitement en phase avec celui accordé au gouvernement israélien pour son massacre du peuple palestinien. C'est par exemple la même Alliot-Marie, lorsqu'elle officiait au ministère de la Justice (juin 2009 - novembre 2010), qui a donné l'ordre de poursuivre devant les tribunaux les militants de la campagne BDS (dont le prochain procès se déroulera le 17 mars à Bobigny, en Seine-Saint-Denis)

Voir l'article du Point