Commentaire : N'oublions pas que ce traité nous menace jusque dans nos assiettes ; notre santé est directement concernée. Ce serait ouvrir une voie royale à la peste OGM que d'entériner ces accords commerciaux, une contamination insidieuse étant déjà d'actualité. En ces temps d'affrontement généralisé, des courants se dessinent : d'un côté les États-Unis, promoteurs d'une agriculture de rendement, déshumanisée et mortifère, de l'autre côté, la Russie, qui exclue les OGM et qui propose la production d'une nourriture saine, au niveau mondial...


tafta
Une étude publiée par le Département de l'Agriculture de l'Administration Américaine montre que l'agriculture est le secteur où les États-Unis ont le plus à gagner. Et si les américains le disent, c'est bien plus sérieux et rigoureux que si c'est moi qui l'affirme !

Cette étude explore trois scénarios.

Le premier scénario étudie l'impact d'une baisse des droits de douane par l'Union Européenne dans les secteurs sensibles comme la viande et le lait. Les gains pour les américains seraient alors de 5,5 milliards de dollars et pour les européens de 800 millions. Le gain net pour l'industrie agroalimentaire américaine serait donc de 4,7 milliards de dollars.

Dans le scénario deux, les experts américains examinent l'impact supplémentaire d'une abolition de certaines mesures non tarifaires. Dans le jargon du commerce international et des industriels, les mesures non tarifaires, sont des interdictions basées sur des normes injustifiées imposées par un pays pour protéger indûment son économie.
En l'occurrence, ils s'agit de la liberté de commercialiser des OGM, de tremper les carcasses de poulet dans de l'eau de javel, de shooter les bovins avec des hormones, de booster la production laitière toujours avec des hormones..... Bref, si l'Europe abandonne ses exigences (minimales selon moi) sur la qualité de ses productions, les gains additionnels pour l'économie américaine seraient de 4,1 milliards de dollars et ceux de l'Union Européenne de 1,2 milliards. Le déséquilibre global s'établit alors à 8,2 milliards en faveur de l'industrie américaine. Les importations européennes de viande de porcs augmenteraient à elles seules de 2,4 milliards de dollars, ce qui provoquerait en un cataclysme en France, et un coup fatal pour l'agriculture de certaines régions comme la Bretagne.
Le troisième scénario, basé sur le maintien des taxes aux frontières et la levée de quelques barrières tarifaires mineures ne rapporte pas grand chose. Peu intéressant pour la croissance des échanges, les auteurs de l'étude n'y ont pas passé trop de temps.

Ce rapport est largement critiqué par des ONG américaines, telles que Public Citizen, car il entrainera de facto une augmentation de l'agriculture industrielle. Dans un contexte de crises agricoles généralisées, où les prix continuent à dégringoler en Europe dans presque toutes les productions, suite à l'abandon des instruments de gestion des marchés, les experts américains apportent de l'eau au moulin des opposants au TTIP.

Notes :

Voici la page d'introduction de cette fameuse étude : http://www.ers.usda.gov/publications/err-economic-research-report/err198.aspx et lien de l'étude dans son intégralité : http://www.ers.usda.gov/media/1937478/err198.pdf