Entre 50 et 100 personnes, masquées ou encagoulées, s'étaient donné rendez-vous vendredi en début de soirée à Sergels Torg, une grande place piétonne de la capitale suédoise où se croisent jeunes, marginaux et migrants mineurs non accompagnés.
D'après des témoins interrogés par le quotidien Aftonbladet, les agresseurs ont molesté «des personnes d'apparence étrangère» et distribué un tract non signé appelant à infliger aux « enfants des rues nord-africains le châtiment qu'ils méritent ».
« Je passais, j'ai vu un groupe habillé en noir, masqué (...) qui a commencé à frapper des étrangers », a raconté un témoin. « J'ai vu trois personnes molestées ».
Informées d'un « projet d'agression de migrants mineurs non accompagnés dans le centre de Stockholm », les autorités avaient déployé d'importants moyens avec la présence au sol d'unités anti-émeutes et le survol du centre par des hélicoptères.
#Sweden: Group of masked men threatens migrants in downtown #Stockholm. https://t.co/gE8Y2jt3WZ Photo @Aftonbladet pic.twitter.com/75K4qces3D— José Miguel Sardo (@jmsardo) enero 30, 2016
Une enquête pour « association en vue de commettre des violences agravées » doit permettre d'identifier les personnes ou les organisations à l'initiative des violences.
Le site internet Nordfront, vitrine du mouvement néo-nazi SMR, affirmait vendredi soir tenir de « sources sur place » qu'une «centaine de hooligans» des clubs AIK et Djurgården s'apprêtaient à « faire le ménage parmi les criminels immigrés d'Afrique du nord ».
Les sources policières citées par le quotidien Aftonbladet confirment les soupçons pesant sur ces groupes radicaux.
En 2015, 163.000 réfugiés ont déposé une demande d'asile en Suède. Le ministre de l'Intérieur Anders Ygeman a annoncé mercredi que le pays entend expulser près de la moitié de ces migrants, dont la demande d'asile a été ou sera rejetée.
Commentaire : La Suède a toujours été admirée par les autres pays d'Europe pour sa maturité : elle montre pourtant un côté sombre et peu glorieux, indigne d'une société dite "évoluée", avec ses groupes d'extrême droite racistes et violents. Il est peut-être temps de remettre en question ces histoires de pays de l'Europe du Nord soi-disant plus « civilisés ». Les chemins qu'empruntent la haine, le mépris et l'intolérance sont ceux de l'involution et non de l'évolution.
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