Commentaire : Difficile de juger si ce qui est reproché à M. Lamrani dans le cadre de ses activités professionnelles est fondé ou pas, mais il semblerait que ce soit ses activités de traduction sur son blog qui sont la véritable cause de ses soucis. Si c'est le cas, c'est évidemment injustifié.


Professeur de Lettres Modernes, Titulaire de l'Education Nationale, en poste fixe au Collège Romain Rolland de Tremblay-en-France (93290), je viens de faire l'objet d'une suspension de 4 mois suite à une campagne acharnée d'incitation, de dénonciations calomnieuses et de harcèlement moral, notamment de la part de la direction et de la FCPE, avec la complicité d'enseignants.

racisme
© GooglePersonage, Maryan, 1962
Divers incidents dus à mon activisme dans un établissement dépourvu de culture syndicale et au caractère particulièrement arbitraire de la direction (Mme Khadidja BOT, principale, et M. Abdelkader SAOUDI, principal adjoint) m'avaient opposé à celle-ci, et je me suis vu brimé, retiré des activités plébiscitées par les élèves, diffamé, agressé verbalement et soumis à des pressions quotidiennes qui m'ont amené à prendre 5 semaines d'arrêt maladie.

Durant mon absence, des rumeurs gravissimes ont été répandues à mon sujet, tant auprès des enseignants que des élèves (qui m'apprécient énormément), instrumentalisant grossièrement mon activité de traducteur et de blogueur et mon expérience avec la Mission laïque française en Egypte : faute grave mettant en péril les élèves, violences contre des enfants, endoctrinement djihadiste des élèves, terrorisme, etc.

Cette atmosphère insidieuse a délibérément été entretenue par la direction. Le 25 janvier, les parents d'élèves de mes classes ont été convoqués à une réunion visant à me porter le coup de grâce, mais mon retour providentiel ce jour-là m'a permis de renverser la situation et de faire la lumière sur le harcèlement dont j'étais victime. La réaction indignée de nombre de parents a poussé la FCPE à m'adresser un courrier élogieux dès le jour suivant, m'assurant de sa confiance et de sa volonté de me voir continuer à exercer mes fonctions auprès des élèves après avoir œuvré contre moi.

Je me suis plaint de tout cela à mon Inspecteur, en lui promettant prochainement un rapport circonstancié, mais cette décision de suspension sans la moindre enquête, qui vise manifestement à tirer la direction d'une situation très embarrassante (car tout le collège est informé de la situation), de fait, limite notablement ma marge de manœuvre.
Cette triste affaire ne va bien évidemment pas s'arrêter là, et en attendant la suite des événements, j'en publie les premiers éléments.
Pour conclure, il me parait remarquable que même dans un établissement de Seine-Saint-Denis, à forte population d'origine arabo-musulmane et immigrée, avec une direction « arabe » de surcroît, de tels amalgames puissent être en vigueur, et entrainer ainsi une suspension sur la seule base d'un rapport grotesque et mensonger, et surtout, à en croire ladite direction, de lettres calomnieuses adressées par des parents au Rectorat.

Dans cette France post-13 novembre, cela suffirait donc pour suspendre un enseignant sans même l'entendre, alors que sa réputation a été gravement entachée par une campagne indigne voire illégale, ce qui ne peut que contribuer à entretenir les craintes et soupçons des uns et des autres.
L'intégrité morale d'un fonctionnaire de l'Education Nationale, de même que l'intérêt supérieur des élèves, sont ainsi bafoués sur l'autel du tout-sécuritaire, sans aucune réaction notable du corps enseignant à ce jour. Est-ce là le Collège de demain ?
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