climat
Dans ce pays ultra-judiciarisé que sont les USA, le totalitarisme climatique se met en place. Traduction d'un billet de Donna Laframboise, journaliste canadienne, avec son approbation.

Eric Schneiderman, Avocat Général de l'État de New-York, est un inquisiteur climatique. En novembre dernier il a assigné en justice la société Exxon Mobil (voir un précédent billet sur le présent blog). Il déclare qu'il tente de déterminer si le géant du pétrole a trompé les actionnaires et le public au sujet du changement climatique. L'allégation globale, mise en avant par les activistes verts depuis des années, est qu'Exxon était supposé connaître mais tenait secrètes les informations relatives aux émissions de CO2 et est donc passible d'une accusation de crime contre l'humanité (voir le lien sur un éditorial de Bill McKibben intitulé « Aucune compagnie n'a jamais fait une chose aussi monstrueusement mauvaise » ).

Ce même mois de novembre un éditorial du site de Bloomberg insistait sur le fait que les intentions de Schneiderman n'étaient pas très claires, il nourrissait tout au plus l'espoir de découvrir dans la masse de documents relatifs au changement climatique qu'il a demandé à Exxon de produire des raisons de poursuivre son action alors que rationnellement ses arguments sont plutôt minces. Cet éditorial mentionnait que Schneiderman utilisait dangereusement son mandat de représentant du gouvernement allant jusqu'à considérer sa démarche comme absurde quand il prétend qu'Exxon a caché des informations essentielles, déclarant (sic) :
« Le changement climatique a été étudié intensivement par un nombre incalculable de chercheurs dans le monde entier. Aucune société ne peut contester le consensus scientifique » .
Tout aussi absurde est de prétendre que les actionnaires d'Exxon ignoraient que les prix futurs des actions de la société seraient affectés par le changement climatique, étant considérés les argumentaires sans fin depuis 30 ans dans les médias à propos du climat. Pourtant c'est sur ces bases rationnelles fragiles que des camions entiers d'argent des contribuables sont maintenant gaspillés.
Il y a quelques semaines l'inquisition climatique s'est intensifiée. Lors d'une conférence de presse organisée par Al Gore, Schneiderman et six autres avocats généraux, une sorte de coalition appelée AG's United for Clean Power a été constituée et sa « raison d'être » (en français dans le texte) est d'organiser une persécution par L'État de ceux qui contestent l'orthodoxie du changement climatique.
Mais il y a bien pire. Dans leurs juridictions les avocats généraux sont au top de la hiérarchie qui fait respecter la loi. Ces personnalités ont donc pour responsabilité de préserver la réputation du système judiciaire et d'agir en toute intégrité et toute impartialité. Les avocats généraux n'ont pas le droit d'être malhonnêtes.

Comme le communiqué de presse de Schneiderman l'a rapporté, ces avocats généraux particuliers font tout simplement un pied de nez à la démocratie. Les Américains doivent-ils élire un président qui considère que le changement climatique n'est pas une question importante, doivent-ils par leur voix dans les urnes considérer que l'économie et l'emploi sont plus importants. Ces avocats n'ont pas l'intention de s'occuper de cet aspect. Ce même communiqué de presse nous dit qu'ils sont décidés à se battre pour garder d'actualité les progrès décisifs qui ont été réalisés sur la compréhension du climat depuis ces 8 dernières années quel que soit le président élu. Leur agenda est de défendre les décisions prises par l'administration Obama et pousser le nouveau président à décider d'actions encore plus décisives. Ces avocats considèrent que Washington est prisonnier de son administration et ne fonctionne pas correctement et qu'il faut que ce soient les États qui prennent les décisions relatives au changement climatique.

Si Barack Obama, une fois élu, déclara en 2008 que les élections doivent avoir des conséquences mais si les électeurs votent pour des changements, ces derniers doivent avoir effectivement lieu. Et pourtant ce groupe d'avocats généraux, payés par les contribuables, a décidé d'aller outre les choix des électeurs en insistant dans le même temps que ce qu'a fait une compagnie pétrolière dans les années 70 enfreint la loi en 2016.

C'est tout à la fois pathétique et terrifiant !

Notes : attorney general peut se traduire en français de deux façons : avocat général ou procureur de la république.