Environ 127 millions de personnes seraient concernées par une éventuelle libéralisation du régime de visas ce mercredi. Cela concerne la Turquie, l'Ukraine, la Géorgie et le Kosovo, et ce dans un contexte difficile dû à l'afflux de migrants. Cette mesure, sur laquelle la Commission pourrait se prononcer dès le 4 mai, fait débat, l'Europe faisant face à un flot de migrants discontinu en provenance de Turquie.

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© GoogleL'Europe et la Turquie: l'épée contre le mur


Ainsi, certains pays comme l'Allemagne et la France s'inquiètent d'un possible accroissement de ces flux en provenance de ce pays qui fait lui-même face à une lourde crise migratoire, et cela malgré l'accord conclu entre la Turquie et l'UE dans ce domaine. A cela s'ajoute la question des déplacés kurdes dans le Sud-Est du pays qui pourraient dès lors entrer dans l'Union sans visa.


Commentaire : Mais que veut exactement l'Europe ? Quand il s'agit des réfugiés du Moyen-Orient, dans les pays déstabilisés, bombardés et détruits par la coalition, elle ferme ses frontières et envoie ces réfugiés dans des camps d'internement en Turquie. Et d'un autre côté, elle accepte, les dents serrées, des "migrants" Turques, et ceux des pays de l'Europe de l'Est. Pourquoi cette différence ? Pourquoi certains réfugiés sont-il acceptés et d'autres pas ? Il semblerait que l'Europe, qui cède au chantage d' Erdogan, a le dos contre le mur qu'elle a elle-même construit. En face d'un sultan qui a beaucoup de cartes en main pour exercer tous les types de chantages.


Plus précisément, la Turquie, qui dispose d'une population de 75 millions d'habitants, se retrouverait avec un accès pour ses citoyens pouvant aller jusqu'à trois mois sans nécessiter de visa pour l'ensemble de l'espace Schengen. Cela alimente la controverse, alors même que le pays n'a pas respecté ses engagements vis-à-vis de l'UE en matière de mise en place de 72 mesures demandées par Bruxelles, comme l'accès sans discrimination au territoire turc pour tous les citoyens de l'Union, dont ceux de Chypre.

C'est justement sur ce point que le 4 mai la Commission devrait se prononcer. Mais sans beaucoup de surprise, elle devrait proposer d'inclure la Turquie sur une liste comprenant l'Ukraine, la Géorgie et le Kosovo. Cela fait suite en particulier à des menaces du chef du gouvernement turc, Ahmet Davutoglu, qui avait déclaré le 18 avril que sans exemption de visa pour les citoyens turcs, le pays ne respecterait plus ses engagements vis-à-vis de l'UE en matière de contrôle des flux migratoires.

La Commission avait déjà proposé le 20 avril de lever cette obligation pour les citoyens ukrainiens, pays de 45 millions d'habitants ou la situation demeure là aussi instable. Ce mercredi, ce sont donc quatre nouveaux pays qui pourraient se voir offrir une chance de bénéficier de cette exemption d'obligation de visa, et ce alors même que les problèmes dus au flot de migrants dans l'espace Schengen ne sont toujours pas résolus.

Alors que l'Allemagne a accueilli plus de 1 million de réfugiés en 2015, le couple franco-allemand souhaiterait freiner le nombre de migrants arrivant sur le territoire de l'UE. Vendredi les deux pays ont proposé une nouvelle procédure permettant de rétablir pour six mois un système de visas pour les pays non-membres, ce que la Commission a refusé.