Comment: Avec cet "attentat" de Nice, nous avons la preuve irréfutable que l'"État d'Urgence" ne sert pas à protéger la population du "terrorisme". C'est avec les matraques, les interdictions, la surveillance et l'oppression qui s'abattent sur le crâne des français depuis des mois que l'on comprend un peu mieux l'utilité du dispositif national pré-cité. Quelle aubaine pour la clique politicienne que les meurtres, les massacres, les assassinats : celle-ci tente de nous imposer des mesures sécuritaires liberticides qui ne servent en réalité qu'à les protéger d'une vindicte et d'une colère populaire toujours plus grande. De quel aveuglement pathologique faut-il donc souffrir pour faire insulte de la sorte à notre simple bon sens et à notre intelligence de citoyen ordinaire ? Pour les caciques qui officient aux postes de pouvoir, ce que nos yeux voient, notre raison comprend et notre cœur ressent ne compte pas. Seule compte leur version mensongère de la réalité qu'ils tentent de nous imposer par tous les moyens.

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La fin de l'état d'urgence était prévue pour le mardi 26 juillet, sauf « évènement exceptionnel ». Instauré après les attentats du 13 novembre et prolongé à deux reprises (dont la dernière en mai dernier pour assurer la sécurité de L'Euro de football et du Tour de France), ce régime d'exception en matière de sécurité donnait une plus grande latitude au procureur et à la police juridique pour, notamment, prononcer des assignations à résidence ou des interdictions de manifester, fermer certains lieux et mener des perquisitions de jour et de nuit. Hasard de calendrier, ce que les médias appellent « l'attentat de Nice » fournit un énième prétexte à l'exécutif pour reconduire une nouvelle fois pendant 3 mois ces dispositifs liberticides totalement inefficaces face au risque terroriste (la preuve vient d'en être faite) mais très efficients pour mater la contestation sociale. L'opération sentinelle, tout aussi inadaptée à un risque imprévisible et multiforme, est également reconduite. Déclenchée en janvier 2015 après les attaques de Paris, elle permet de mobiliser 10.000 militaires en plus des gendarmes et des policiers.
Sur un plan logique, une réponse efficace prendrait en compte les raisons mêmes qui poussent les activistes à viser la France, autrement dit les bombardements en Syrie et Irak. Sur ce point, la réponse est claire : François Hollande annonce vouloir intensifier les actions militaires de la France dans ces deux pays... autrement dit ce qui provoque justement la réaction terroriste !
Aveuglement ou incompétence ? Peut-être aucun des deux. Cette nouvelle stratégie de la tension, dont on peut faire l'hypothèse qu'elle est entretenue délibérément, permet à l'exécutif de gouverner par la peur en neutralisant les résistances populaires à sa politique. Comme dit Manuel Valls, « les Français doivent vivre avec le risque terroriste ».... qui n'a jamais été aussi élevé en dépit des multiples lois antiterroristes votées sous ce quinquennat.

Terroriste ou déséquilibré ?

La question mérite d'être posée : le conducteur du camion Mohamed Lahouaiej Bouhlel, ressortissant tunisien de 31 ans établi à Nice et chauffeur routier n'avait pas du tout le profil du loup solitaire : il travaillait, était marié et père de famille et, totalement inconnu des services de renseignements, il n'avait jamais été incarcéré, n'ayant été condamné qu'une seule fois à une peine avec sursis pour altercation avec un automobiliste. Aucune documentation djihadiste n'a été retrouvée dans le véhicule et son conducteur n'était pas davantage identifié par les services spécialisés pour être en lien avec la mouvance radicale. Enfin, il est à noter qu'aucune organisation terroriste n'a pour l'instant revendiqué le carnage. Tout cela n'a pas empêché le Premier ministre Manuel Valls de déclarer que le tueur de Nice était « un terroriste sans doute liée à l'islam radical d'une manière ou d'une autre« , le Président Hollande d'affirmer que « le caractère terroriste de l'attaque ne pouvait être niée » ni le parquet de Paris d'ouvrir une enquête pour assassinat en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste.

À quoi sert le terrorisme ?

L'occasion était trop belle pour se passer d'un nouveau tour de vis liberticide bien que le recul des libertés publiques n'ait aucun effet sur le risque terroriste comme on vient encore une fois de le constater. L'encre de la dernière loi dite « de réforme pénale », publiée le 4 juin au Journal Officiel est à peine sèche que l'exécutif parle de nouvelles mesures. Cette énième loi antiterroriste permet pourtant de renforcer l'arsenal policier et judiciaire dans la lutte contre le terrorisme afin de pérenniser les dispositions de l'état d'urgence. Inefficace contre le vrai terrorisme mais bien utile pour encadrer les manifestants contre la loi travail de la rentrée prochaine, que certains assimilent d'ailleurs à des « terroristes ». Et cerise sur le gâteau, le pouvoir ne manquera pas de tirer bénéfice de la division des classes populaires pour mieux régner, quand les musulmans seront une nouvelle fois montrés du doigt.

La guerre, continuation de la politique...

Pourtant peu portés à défendre la souveraineté nationale (surtout en matière économique) Valls et ses ministres ont une nouvelle fois lancés des appels incantatoires à l'union nationale sur fond de guerre contre le terrorisme avec, en ligne de mire, la « cinquième colonne islamiste » et, pourquoi pas, demain les opposants à leur politique. Cette stratégie du « choc des civilisations » est là pour masquer l'impuissance manifeste (pour ne pas dire plus) de l'exécutif sur le front économique. Le storytelling de la guerre avec ses héros et ses mythes est mis à profit pour, une fois de plus, manipuler l'opinion et obtenir son consentement à sa propre domination sociale.