Un commandant iranien a fermement critiqué la France et l'Arabie Saoudite pour leur coopération avec l'organisation des Moudjahidine du Peuple, prévenant que tout acte de terrorisme touchant le pays serait imputé à ces nations .« Notre doigt sera pointé vers Riyad et Paris en cas d'acte terroriste en Iran », a affirmé le vice-commandant des forces armes iraniennes, le brigadier-général Massoud Jazayeri le 24 juillet.

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© Capture d'écran TwitterLe brigadier-général iranien Massoud Jazayeri
La France a permis l'organisation le 9 juillet d'un meeting des Moudjahidines du Peuple (MKO), organisation militante armée d'opposition, qualifiée de terroriste par Téhéran. Le prince saoudien Turki al-Faisal, ancien responsable des services de renseignements du royaume, y a donné un discours de 30 minutes.

Le MKO est un groupe ayant mené une lutte armée contre le gouvernement iranien après la révolution islamique de 1979, lutte en conséquence de laquelle plusieurs dizaines de hauts fonctionnaires avaient été assassinés. L'organisation avait aussi combattu aux côtés de l'armée de Saddam Hussein durant la guerre Iran-Irak.

Massoud Jazayeri a affirmé que la présence de politiciens occidentaux et du prince al-Faisal mettaient en lumière les relation entre le wahhabisme et le MKO, ainsi que l'interventionnisme du gouvernement français dans les affaires internes de la République islamique.
«Héberger les terroristes du MKO, qui constitue l'un des groupes terroristes les plus dangereux au monde et la présence de personnalités politiques arabes et occidentales montrent le soutien de ces pays au terrorisme», a-t-il déclaré.

Pour Massoud Jazayeri, les pays occidentaux «voient le terrorisme comme un outil pour accomplir leurs funestes objectifs». Pour lui, le deux poids deux mesures français concernant les groupes terroristes a contribué à son expansion. «Le rôle des Français dans le soutien et l'utilisation du phénomène terroriste est indéniable» a-t-il affirmé. «Les avocats de la lutte contre le terrorisme, plus spécifiquement les gouvernements occidentaux, devraient mettre de côté leurs politiques et se mettre à réellement combattre le phénomène terroriste dans sa globalité», a conclu le militaire.

En 2009, l'Union européenne avait retiré le MKO de la liste des organisations terroristes, ce qui avait déjà provoqué la colère de Téhéran.