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À en croire le ministère iranien des Affaires étrangères, les bombardiers russes n'utiliseraient plus la base aérienne d'Hamedan (nord-ouest de l'Iran) pour effectuer des missions en Syrie, comme ils le firent la semaine passée pour bombarder des positions du Front Fatah al-Sham (ex-Front al-Nosra) et de l'État islamique dans les régions d'Alep, d'Idlib et de Deir ez-Zor.

« La Russie n'a aucune base en Iran et elle n'y stationne pas », a indiqué, ce 22 août, Bahram Qasemi, un porte-parole de la diplomatie iranienne.

Visiblement, la communication du ministère russe de la Défense au sujet de ces raids aériens menés depuis cette base iranienne n'a pas été apprécié à Téhéran, où l'on aurait préféré davantage de discrétion.

Ainsi, le ministre iranien de la Défense, Hossein Dehglan, s'en est ému lors d'un entretien télévisée diffusé le 21 août par la Channel 2. « Naturellement, les Russes veulent montrer qu'ils sont une superpuissance et un pays influent et qu'ils sont impliqués activement dans les questions de sécurité dans la région et le monde », a-t-il dit. Mais, a-t-il ajouté, derrière cette communication autour de l'utilisation de la base d'Hamedan, il y a une volonté « de se mettre en avant, sans égard » pour l'Iran.

Cela étant, comme la Constitution iranienne interdit tout déploiement de forces étrangères en Iran, l'annonce des raids russes depuis Hamedan a suscité du mécontentement chez certains responsables politiques iraniens. En outre, le souvenir de la crise soviéto-iranienne de 1946 (Staline avait refusé de retirer ses troupes d'Iran alors qu'il s'y était engagé), reste sans doute encore vivace.

« La Russie a décidé d'utiliser plus d'avions et d'augmenter le nombre de ses missions. Pour cela, elle avait besoin de faire le plein dans une région proche des opérations et c'est pour cela qu'elle a utilisé la base de Nojeh à Hamedan, mais nous ne leur avons certainement pas donné une base militaire », leur a répondu Hossein Dehglan. « Nous avons collaboré et nous continuerons de collaborer avec la Syrie et la Russie », a-t-il souligné.

Par ailleurs, le ministre a aussi fait part de l'intérêt de son pays pour l'acquisition d'avions de combat Su-30.

Mais cette opération pourrait être contrariée par les restrictions qui demeurent dans l'accord portant sur le programme nucléaire iranien, ce dernier interdisant tout transfert d'appareils militaires sans l'approbation préalable du Conseil de sécurité. « La question de l'achat d'avions de combat a été soulevée et nous n'avons pas reçu de réponse négative », a assuré M. Dehglan.